Un jumelage institutionnel entre l'Agence nationale de gestion intégrée des ressources en eau (AGIRE) et un groupement d'entreprises belges a été lancé dimanche à Alger dans le cadre du Programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'Association entre l'Algérie et l'UE (P3A). D'une durée de 24 mois (2017-2019), ce projet, intitulé "Gouvernance et gestion intégrée des ressources en eaux en Algérie", prévoit 350 journées d'expertises au profit de l'agence AGIRE, la mobilisation de 40 experts européens ainsi que plusieurs stages de formation de cadres algériens en Belgique, ont indiqué les responsables de ce projet lors de cette cérémonie de lancement. Le groupement d'entreprises belges associées à ce projet se compose du Service public de Wallonie (SPW), de la société Wallonne des eaux (SWDE) et de la Société publique de gestion de l'eau (SPGE). Financé à hauteur d'un (1) million d'euros par l'UE, ce jumelage a pour objectif de renforcer les capacités organisationnelles et les compétences d'AGIRE pour exécuter ses missions et optimiser l'encadrement et le suivi des agences de bassins hydrographiques (ABH), ainsi que le renforcement des capacités managériales de l'agence pour le suivi et la coordination de la politique de l'eau, selon les responsables de ce projet. Il vise également à améliorer la gestion opérationnelle, la planification et le pilotage des ressources en eau aux niveaux local, régional et national, ainsi que la consolidation du système d'information des ABH. Pour le directeur des études et de l'aménagement hydraulique auprès du ministère des Ressources en eau, Taher Aichaoui, la particularité technique du secteur de l'hydraulique ainsi que les problématiques de la rareté de l'eau et l'impact des dérèglements climatiques nécessitent un accompagnement et une assistance internationale. Saluant la collaboration "fructueuse" entre l'Algérie et l'UE dans plusieurs domaines d'activités ayant permis de "capitaliser et d'implémenter des expériences réussies des pays européens", M. Aichaoui a avancé que d'autres programmes étaient en phase de lancement pour raffermir cette collaboration, notamment dans les domaines des ressources en eau, de l'agriculture et de l'industrie. Pour sa part, le directeur national du programme P3A, Djilali Lebibat, a affirmé que la mise en œuvre de ce projet de jumelage contribuerait certainement à une meilleure prise en compte des problématiques de préservation de la ressource et de la gestion de la demande en eau. Quant au choix porté par AGIRE pour des partenaires belges, il a soutenu que cela était motivé par leur "riche expérience" dans ce domaine en relevant que 99,99% de la population belge a accès à l'eau. De son côté, le chef de projet belge, Jean-Paul Biron, a souligné que la partie belge mettrait à la disposition d'AGIRE son expérience, dans ce domaine, ainsi que ses experts et cadres qualifiés pour "assurer la réussite de ce jumelage et apporter le maximum de compétence à cette agence". Créée en 2011 par décret exécutif, l'agence AGIRE, opérationnelle depuis 2014, a pour principales missions de réaliser les enquêtes, études et recherches liées à la gestion intégrée des ressources en eau, à développer et coordonner le système d'information sur l'eau, à contribuer à l'élaboration et au suivi des plans de développement sectoriel, contribuer à la gestion des actions d'incitation à l'économie d'eau et sa préservation. Pour rappel, pas moins de quinze (15) accords de jumelage ont été signés entre l'Algérie et des pays membres de l'UE depuis 2015, et ce, dans les domaines des finances, énergie, agriculture, environnement, sécurité aérienne et routière. Ainsi, 160 cadres algériens spécialisés dans la sécurité aérienne de l`aviation civile ont bénéficié d`une formation dans le cadre d`un projet de jumelage algéro-espagnol. Un projet de jumelage entre la Commission algérienne de régulation de l`électricité et du gaz (CREG) et ses homologues espagnole (CNMC) et autrichienne (E-Control) avait été lancé pour acquérir l`expertise en matière de gestion dans le domaine de l`électricité et du gaz. En outre, l'Algérie et l'Espagne ont lancé un projet de jumelage institutionnel afin de contribuer à améliorer la sécurité routière en renforçant les capacités du Centre national de la prévention et de la sécurité routière (CNPSR). Dans le secteur des finances, un projet de jumelage a été signé entre la Direction générale des impôts (DGI) et la Direction générale française des finances publiques (DGFIP) dans le cadre de la poursuite de la modernisation de l`administration fiscale algérienne. Pour le domaine environnemental, un système national d`information a été mis en place à l'issue d`un programme de jumelage de 18 mois entre l`Algérie, la France et l`Autriche, par l`Observatoire national de l`environnement et du développement durable (ONEDD). En outre, deux programmes de jumelage entre l`Organisme national de contrôle technique des travaux publics (CTTP) et des organismes européens similaires ont été lancés. Un autre projet de jumelage a été également établi entre la Cour des comptes et les institutions homologues de France et de Portugal portant notamment sur le renforcement des capacités de contrôle et de supervision sur la gestion des fonds publics. Un projet similaire entre l`Algérie, la France et l`Italie, intitulé "Appui au renforcement de l`administration pénitentiaire en accord avec les normes internationales pour l`amélioration des conditions de détention et de réinsertion des détenus", a été mis en place. S'y ajoute un jumelage institutionnel entre l`Inspection générale des finances (IGF) et l`Institut espagnol d`études fiscales, ainsi qu'un autre entre l'Algérie et un consortium européen (France-Espagne-Finlande) pour appuyer le ministère de l'Industrie et des Mines dans sa stratégie d'innovation industrielle.