La récolte de fraise de cette saison a connu à Skikda une régression "considérable" en dépit de l'extension de la surface agricole réservée à sa culture, a-t-on appris lundi apurés du chargé de la communication à la direction des services agricoles (DSA), Rabah Messikh. La même source a indiqué à l'APS, en marge de la fête annuelle de la fraise, organisée à la placette du 1er novembre 1954, au centre-ville que la production de la fraise a reculé pour atteindre 12.985 quintaux cette saison contre 25.075 quintaux au cours du dernier exercice. Le rendement moyen par hectare a atteint 66 quintaux à travers une superficie totalisant 303 hectares contre 80 hectares l'année dernière, où 285 hectares ont été réservés à la culture de ce fruit. Le recul de la production de la fraise est essentiellement du au déficit pluviométrique a relevé, de son côté, Mourad Bourkouk, le président de la chambre de wilaya de l'agriculture, initiatrice de la fête de la fraise. Il a ajouté que la sécheresse ayant frappé la majorité des zones de production dont Tamalous, El Hadaïk, Bouchetata et Ain Zouit a amené les responsables du secteur à penser à recourir à l'irrigation d'appoint par la réalisation de retenues collinaires et le fonçage de puits pour redresser cette filière. Les fraisiculteurs réclament des solutions à leurs problèmes Les fraisiculteurs ont saisi l'occasion pour exposer aux responsables concernés les problèmes qui freinent l'essor d la filière. Pour Saïd Boulaârouss (65 ans), lauréat du prix du meilleur fraisiculteur en 2015, l'absence de voies desservant les vergers, la non-régularisation des situations des terres par la conservation des forêts et l'accès à l'eau d'irrigation figurent en tête des entraves pour développement de cette filière. Les paysans ayant abandonné leurs terres durant les années 1990 vers les villes souhaitent regagner leurs localités mais ne peuvent le faire en raison de l'absence de conditions nécessaires à leur fixation, a estimé Boulaârouss. Pour le président de la chambre de l'agriculture, l'exportation de ce fruit ne pourra pas être envisagée sérieusement et durablement sans la résolution des problèmes auxquels font face les paysans. Introduite en 1920 par des italiens sur les monts Stora, la grande plage et dans la commune de Zouit, la variété de fraise Rusicada demeure la plus répandue et la mieux appréciée, note le chargé de communication de la DSA qui souligne que cette variété se prête mal au conditionnement dont les procédés lui font perdre beaucoup de sa saveur. D'autres variétés sont cultivées dans la wilaya dont Tioga et Douglas dont le fruit est plus volumineux mais avec un taux d'acidité plus élevée. Introduites en 1970 par l'Institut technique des cultures maraîchères et industrielles, ces deux variétés sont résistantes aux conditions de transport et peuvent être stockées pour plus de 4 jours. La fête 2017 de la fraise se déroule très timidement. Les organisateurs ont ainsi annulé le concours du meilleur frasiculteur ainsi que celui de Miss fraise qui était élue chaque année. Le programme s'est limitée au traditionnel défilé organisé dimanche soir en ouverture de la fête depuis le stade communal "20 août 1955" en passant par la cité des allées et l'avenue Didouche Mourad jusqu'à l'hôtel de ville. Des troupes folkloriques locales, de jeunes scouts musulmans algériens et des cavaliers du club équestre de Hamadi Krouma ont pris part au défilé. L'exposition de la fraise a réuni 40 producteurs de ce fruit des quatre coins de la wilaya.