Les avis des chefs des groupes parlementaires au sein de l'Assemblée populaire nationale (APN) étaient mitigés, lors de leurs interventions vendredi pour débattre en plénière Plan d'action du gouvernement, entre ceux qui saluent le contenu de ce plan, étant un parachèvement et une continuité de la mise en oeuvre du programme du président de la République, ceux qui réclament plus de garanties et des délais pour la réalisation des projets et ceux qui estiment que la plan n'avait pas pris en considération la conjoncture socio-économique actuelle. Ainsi, dans son intervention lors de la dernière séance consacrée au débat engagé par les députés de la chambre basse autour du Plan d'action du gouvernement, le président du Groupe du parti des travailleur (PT), Djelloul Djoudi a évoqué la situation générale du pays dans un contexte marqué par la dégradation de la situation, notamment socio-économique. A ce propos,le député a appelé le gouvernement à préserver les acquis sociaux et à rectifier le tir concernant les politiques qui ont entrainé la chute du pouvoir d'achat du citoyen, en " annulant toutes les lois rétrogrades", à l'instar de l'austérité et les augmentations des impôts. Outre le volet économique qui a largement été évoqué dans les interventions des députés tout au long des séances-débats, M. Djoudi a également abordé la situation déplorable qui caractérise les secteurs de l'Enseignement supérieur et de la Santé suite à la prolifération de la délinquance, la violence, la non-prise en charge des compétences nationales et la réduction des budgets. L'interlocuteur a, par ailleurs, réitéré la revendication du PT consistant à la nécessité de promulguer une loi qui met un terme aux conflits d'intérêt. M. Djoudi a également appelé, dans le cadre de la moralisation de l'action politique, à déterminer l'immunité parlementaire afin qu'elle ne devienne pas un moyen d'impunité, de transgression de la loi et d'enrichissement illégal. Le président du groupe parlementaire de l'Alliance du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Nacer Hammadouche, a salué dans son intervention, l'attachement de l'Etat algérien à son principe diplomatique, la non-ingérence dans les affaires internes des pays. M.Hamdadouche estime que l'exposé présenté par le Premier ministre est un simple un plan d'action et non un programme d'action, au vu du manque d'analyse approfondie de la situation et du manque de chiffres précis, avant d'ajouter, à ce propos, que les mesures drastiques d'austérité et la crise financière contribueraient à attiser le front social. Dans le cadre de la recherche de voies de sortie de la crise que vit le pays, M.Hamdadouche a appelé de prime abord, à la concordance politique à travers un dialogue sérieux avec l'ensemble des partenaires politiques, économiques et sociaux et à réunir les conditions à même d'opérer la transition démocratique en garantissant les libertés et l'intégrité des élections. De son côté, le président du groupe parlementaire de l'Union pour en nahdha- adala et bina, Lakhdar Ben Khelaf, estime que le plan d'action du gouvernement " manque de l'analyse approfondie de la situation générale du pays et des priorités à fixer. Selon le même député, le plan n'a pas évoqué la fixation des délais de réalisation, les chiffres et les mécanismes, de même qu'il ( le plan) n'a pas abordé dans son contenu des mesures concrètes en vue d'en finir avec la dépendance totale aux hydrocarbures. De son coté, le président du Groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND), Belabes Belabes, a salué le contenu du Plan d'action du gouvernement qui s'inscrit dans la continuité de la mise en oeuvre du programme du président de la République et qui vient s'adapter aux exigences dictées par la crise financière à laquelle est confronté le pays. En outre, M.Belabes a présenté une série de propositions, notamment pour concrétiser la décentralisation, telle que la réhabilitation des Assemblées communales et wilayales (APC & APW), le développement des mentalités en vue d'instaurer une plus grande confiance et une complémentarité réelle entre les administrations territoriales, les élus locaux et les citoyens. Le Groupe parlementaire RND, a également appelé à accélérer la présentation du projet de loi organique portant mise sur pied de l'institut algérien de la langue amazighe. Quant au Groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS), sont président, Chafaa Bouiche a estimé que le Plan d'action du gouvernement Tebboune qui sera soumis au vote dans la soirée de vendredi, n'est que " dépliants, titres, mesures, procédures dépourvu de délais réels". Et d'ajouter : " Les solutions contenues dans le document sont désuètes, car étant seulement une copie du Plan d'action des gouvernements précédents". Avis partagé par le président du Groupe parlementaire du Front el moustekbel , El Hadj Belghouthi, qui considère le plan comme de voeux pieux, dont l'élaboration n'a pas obéi aux lois objectifs et méthodiques. Dans son intervention, le président du Groupe parlementaire du Front de libération nationale (FLN), Said Lakhdari a évoqué les réalisations qui se sont concrétisées depuis 1999, ainsi que les réformes effectuées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le député du parti majoritaire au Parlement a salué le contenu du Plan d'action du gouvernement inspiré du programme du président de la République, avant d'ajouter que ce plan a été élaboré et exposé dans le sillage d'une conjoncture économique difficile, suite au recul des revenus du pays en devises, ce qui a nécessité l'adoption d'une nouvelle stratégie sans que l'Etat manque à ses obligations vis-à-vis des citoyens. De leur côtés, les présidents des Groupes parlementaires des partis Mouvement populaire algérien ( MPA), Rassemblement Espoir de l'Algérie, les indépendants, ont tous salué les points positifs contenus dans le Plan d'action du gouvernement tout en formulant quelques observations, à l'instar de M. Mustapha Nouassa ( président du groupe parlementaire amel el djazair) qui a affirmé l'importance d'investir dans la ressource humaine, et a proposé, par ailleurs, la révision des subventions sociales en ciblant les couches fragiles, outre l'interêt qui doit être porté encore plus à la communauté nationale établie à l'étranger. Le représentant du groupe des indépendants, Lamine Ismani a évoqué, pour sa part, la question de l'encouragement des compétences nationales et la réunion de toutes conditions à même de faciliter leur accès aux fonctions supérieures de l'Etat pour tirer profit de leur potentiels. A ce titre, le député a proposé la création d'une banque de données auprès du premier ministère, chargée de la gestion des compétences managériales. Le président du Groupe parlementaire du MPA, El Hadj Berbara, a mis l'accent sur la création d'autres wilayas délégués et sur la nécessité de recouvrir et consolider les prérogatives des élus locaux.