Le recouvrement du fisc est l'une des solutions qui permet de renflouer les caisses de l'Etat Les représentants des partis ont pressé le gouvernement d'accélérer les réformes fiscales en vue d'améliorer les revenus de l'Etat. Ils ont mis en garde contre une éventuelle augmentation du pouvoir d'achat dans la loi de finances 2018. Les chefs des groupes parlementaires ont attiré l'attention du gouvernement sur la tension qui marque le front social. A l'issue des débats sur le Plan d'action achevés vendredi dernier, les représentants des partis au sein de l'APN ont appelé le gouvernement à éviter le recours au portefeuille des citoyens pour faire face à la crise. Ces derniers ont pressé le gouvernement d'accélérer les réformes fiscales en vue d'améliorer les revenus de l'Etat. Ils étaient unanimes à dire que le recouvrement du fisc est l'une des solutions qui permet de renflouer les caisses de l'Etat en cette période de crise. «Il faut mener une vraie réforme fiscale et équitable qui permettra à l'Etat de récupérer les milliards qui échappent au fisc en mettant les grands et les petits opérateurs sur le même pied d'égalité», a plaidé le chef du groupe parlementaire du PT, Djelloul Djoudi, en proposant au gouvernement d'instaurer l'impôt sur la fortune à titre d'exemple, la lutte contre l'évasion fiscale qui «vide le Trésor public». Djoudi a soutenu que «le gouvernement dispose de tout le pouvoir» à même de trouver des ressources au lieu de recourir «aux solutions faciles inefficaces». Le Parti des travailleurs a salué l'engagement du gouvernement à préserver le caractère social de l'Etat algérien, appelant à ce propos, l'annulation des mesures d'austérité qui ont entraîné le gel des projets et du recrutement et l'érosion de la classe moyenne suite à l'effondrement du pouvoir d'achat. De son côté, Belabes Belabes, président du groupe parlementaire du RND, a estimé que la réforme du régime fiscal est «l'une des priorités économiques et financières», car cette réforme permettra à l'Etat d'améliorer ses revenus sans avoir à recourir à l'augmentation des impôts. «Cette réforme urgente contribuera à lutter contre la fraude fiscale qui enfreint les règles d'une compétence loyale entre les opérateurs économiques», a-t-il précisé. Le RND a appelé par le biais de son représentant le gouvernement à adopter «au plus vite la finance islamique en vue d'attitrer les fonds colossaux qui alimentent l'économie informelle». Le chef du groupe parlementaire du FLN, Saïd Lakhdari, a salué le contenu du Plan d'action du gouvernement, appelant tout le monde à redoubler d'efforts pour mener à bien ce plan inspiré du programme du président de la République. Le président du groupe parlementaire du Mouvement populaire algérien, El Hadj Berbara a salué le Plan d'action du gouvernement tout en l'appelant à revoir la politique des subventions qui devraient être versées dans les salaires bas, et ce, à travers la création d'un fichier national spécifique à cette catégorie. Le MPA a émis des critiques concernant l'absence d'échéance propre à la concrétisation des objectifs tracés par le gouvernement dans son Plan d'action. Le président du groupe parlementaire El Moustakbal, El Hadj Belghouti a appelé le gouvernement à prendre toutes les mesures possibles à même de préserver le rythme de l'investissement dans les structures de base et dans les grandes réalisations pour la poursuite de la croissance économique. Le chef du groupe parlementaire TAJ Mustapha Nouassa a appelé le gouvernement à «mener une guerre contre l'évasion fiscale» et toutes les formes de dilapidation de deniers publics et à revoir les mécanismes de distribution des subventions de l'Etat en ciblant les familles à faible revenu. Le chef du groupe parlementaire des indépendants, Lamine Asmani, a de son côté, appelé le gouvernement à créer des pôles agricoles et à encourager plus l'investissement dans le Sud et à revoir le régime fiscal. Pour sa part, le chef du groupe parlementaire du MSP, Nacer Hamdadouche, estime que l'Etat «ne dispose pas de ressources pour financer ce plan qu'en recourant à la fiscalité ordinaire qui est déjà non équilibrée et injuste à la fois», relevant à ce propos, l'absence d'un fichier national transparent et crédible a fait que les subventions ont profité aux catégories non nécessiteuses. Le chef du groupe parlementaire du FFS, Chaffaa Bouaiche a relevé que le Plan d'action consacre l'Etat de droit mais sur le terrain la réalité est tout autre. «Le plan est loin de répondre aux défis de la conjoncture actuelle, car les solutions proposées sont dépassées par le temps», a -t-il souligné en précisant que ce plan n'est qu'une copie du gouvernement Sellal qui n'a présenté aucun bilan.