Le parti espagnol Podemos a demandé, mercredi soir, l'annulation des peines prononcées à l'encontre des prisonniers politiques sahraouis de Gdeim izik par un tribunal marocain lors d'un procès entaché d'irrégularités. Le parti dirigé par Pablo Iglesias a affirmé que "tout au long de ce procès, de très graves irrégularités ont été constatées dont notamment l'acceptation par la Cour de Salé d'aveux extorqués sous la torture, ainsi qu'une atmosphère d'intimidation menée contre les familles sahraouies, les organisations et les observateurs internationaux". Podemos a en outre rappelé que le nouveau procès a eu lieu en l'absence prisonniers qui ont protesté contre les irrégularités, avant de qualifier ces jugements de "nuls et non avenus car les tribunaux marocains ne sont pas compétent pour juger les affaires qui ont eu lieu au Sahara occidental, territoire non autonome occupé par le Maroc", a-t-il souligné. Le parti dirigé par Pablo Iglesias, qui a également exhorté le gouvernement espagnol d'assumer sa responsabilité historique et de consentir tous ses efforts pour une solution politique au conflit du Sahara occidental, a demandé la mise en £uvre d'une enquête indépendante dans le cadre de l'organisation des Nations unies pour déterminer la situation des prisonniers politiques sahraouis. Pour sa part, le Conseil de la jeunesse de l'Espagne (CJE) a qualifié de "honteux" le verdict rendu par la Cour de Salé à l'encontre des prisonniers de Gdeim Izik, tout en rappelant que l'Espagne est directement responsable de ce qui se passe au Sahara occidental. "Le procès du groupe de prisonniers de Gdeim Izik est illégal et sans garanties", a indiqué le CJE dans une déclaration, avant de relever l"'incompétence du tribunal marocain étant donné que les faits se sont déroulés au Sahara occidental, un territoire reconnu non autonome, en attente de décolonisation et occupée illégalement par le Maroc''. Le Conseil de la jeunesse de l'Espagne a également lancé un appel "urgent" à la communauté internationale, aux Nations Unies, à l'Union africaine, à l'Union européenne, aux organisations de défense des droits de l'homme, aux partis politiques, et à toutes les personnalités qui défendent la paix et de la justice pour exiger du Maroc de se conformer au droit international, tout en invitant la population espagnole à "se mobiliser contre ces peines illégales". Le CJE a enfin dénoncé "les graves violations des droits de l'homme" perpétrées par les forces d'occupation marocaines contre la population civile sahraouie "et en particulier contre les prisonniers politiques". Au terme d'un procès qui a duré 7 mois, de reports en reports, la Cour d'appel de Rabat a condamné mercredi à l'aube les 20 des 24 prisonniers politiques sahraouis aux mêmes peines de prison que celles prononcées en 2013 par le tribunal militaire de 25 ans à la prison à perpétuité. Les prisonniers politiques sahraouis, rappelle-t-on, sont les principaux leaders du camp de la liberté de Gdeim izik, un camp érigé entre octobre et novembre 2010, en faveur de l'autodétermination et de l'indépendance du Sahara occidental occupé, que les autorités marocaines ont démantelé dans la répression et le sang.