Le Parlement danois a interpellé le gouvernement de son pays sur le procès des militants sahraouis du groupe de «Gdeim Izik», arrêtés en 2010 et condamnés en 2013 par un tribunal militaire marocain à de lourdes peines, l'exhortant à intervenir auprès du gouvernement marocain pour que ces militants bénéficient d'un procès équitable. S'adressant au ministre danois des Affaires étrangères, Anders Samuelsen, le député Christian Juhl s'est interrogé sur les mesures prises par le gouvernement de son pays pour que les autorités marocaines «assurent un procès équitable pour les 25 militants du groupe Gdeim Izik». Il a suggéré, à ce titre, au gouvernement danois d'envoyer des observateurs de l'ambassade du Danemark à Rabat pour suivre le procès. Plusieurs fois reporté, le procès des vingt-cinq militants sahraouis s'est ouvert lundi 13 mars devant la cour d'appel de Salé, près de Rabat. Ces défenseurs de droit de l'homme ont été condamnés en 2013 par un tribunal militaire à de lourdes peines: deux d'entre eux à deux ans d'emprisonnement, les vingt-trois autres à des peines allant de vingt ans à la perpétuité. Les accusés, leurs proches et plusieurs associations internationales de défense des droits de l'homme avaient à l'époque dénoncé «de graves irrégularités» dans la procédure, estimant notamment que les aveux des prévenus avaient été extorqués par la force. Le député danois a attiré l'attention du gouvernement de son pays sur la violation par les autorités marocaines du droit international en ce qui concerne le procès et la détention de ces militants sahraouis, internés depuis plus de six ans, appelant son pays à rappeler à l'ordre le Maroc pour non-respect du droit international. Le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati avait jugé, mercredi, le procès des prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik illégal'à plus d'un titre dans la mesure où il se déroule hors du Sahara occidental, «territoire non autonome selon l'ONU, distinct et séparé du Maroc», selon la Cour de Justice de l'UE. Selon le député danois, la véritable raison de leur emprisonnement était leur participation aux activités de défense des droits de l'homme au Sahara occidental occupé, notamment le droit de la population sahraouie à l'autodétermination, et la dénonciation de l'exploitation illégale des ressources naturelles de ce territoire. En novembre 2010, les autorités d'occupation marocaines sont intervenues violemment afin de démolir le camp de résistance de Gdeim Izik qui avait été formé par environ 20 000 Sahraouis afin de défendre leurs droits économiques, sociaux et culturels, y compris leur droit à l'autodétermination et leur droit à disposer librement de leurs ressources naturelles. Le député Christian Juhl a mis l'accent, à ce titre, sur la nécessité de contribuer à la protection des droits de l'homme au Sahara occidental. Appel à faire pression sur le Maroc pour libérer les prisonniers politiques de Gdeim Izik L'eurodéputée Paloma Lopez, présente en sa qualité d'observateur, au procès des prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik qui se déroule à Rabat, a appelé l'union européenne à faire pression sur le Maroc pour «‘libérer immédiatement les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik». Paloma Lopez a en outre demandé selon le journal électronique «Mundo Obrero.es» à la commission européenne d'introduire dans son ordre du jour à l'occasion de la cession du conseil des droits de l'homme des nations unies à Genève, la situation au Sahara occidental comme une ‘‘priorité, après avoir assisté à une audience du procès des 24 prisonniers politiques de Gdeim Izik.