Le jury du concours du Festival de la musique et de la chanson oranaise rendra son verdict jeudi soir au Théâtre régional Abdelkader Alloula" d'Oran. Les trois derniers candidats ont défilé sur la scène mercredi soir, disposant chacun de trois minutes et 20 secondes pour convaincre le jury. Après l'excellente prestation des trois premiers candidats du concours, mardi soir, et celle des trois autres jeunes, le jury devra, sans doute, pousser plus loin les critères de sélection pour départager les six candidats amateurs. Le concours de cette 10ème édition du festival de la musique et de la chanson oranaise aura été l'un des meilleurs, en raison de la qualité des concurrents. Le public oranais, ainsi que les membres du jury ont découvert de très belles voix entonnant de manière sublime de grands succès des deux maitres incontestés de la chanson oranaise: Ahmed Wahby et Blaoui Houari. Le premier candidat de cette soirée, le jeune Didi Mohamed Acheraf, s'est attaqué, sans complexe, à la célèbre chanson de Wahby "Matoual dellil", s'offrant même le luxe de commencer avec un istikhbar qu'il réalisa superbement, réussissant à communiquer son enthousiasme au public, ainsi qu'aux musiciens qui se sont surpassés. Le second candidat, Bakhti Fayçal a choisi, pour sa part, "Wahran, Wahran", un des plus beaux succès d'Ahmed Wahby. Avec sa belle voix et sans anicroches, le jeune candidat a interprété une chanson considérée, elle seule, comme une véritable école. Le 3ème et dernier candidat du concours, Boudia Othmane, était le seul à avoir chanté du Blaoui en interprétant "Zabana" , en hommage au premier guillotiné de la guerre de libération nationale. Côté professionnels, la soirée a été ouverte par un ancien de la chanson oranaise, Hebri Soltane, qui a pas moins de 45 ans de scène. En plus de l'orchestre, l'artiste s'est accompagné de son accordéon, un instrument qui fait partie intégrante de la musique oranaise, lui donnant un cachet très particulier. Il a entonné "Bladi" où l'on retrouve également le guellal, percussion traditionnelle toujours en cours dans l'ouest du pays. Avec "Nebghik, nebghik", Hebri a interprété un must du genre oranais, une référence incontournable. De son côté, Bachir Boughedra, un fidèle du festival depuis sa création en 2007, est un chanteur du wahrani pur et dur. Dans "Bki ya aïni bki", on retrouve tous les ingrédients de ce genre, dans ses rythmes, ses airs, sa langue et son identité. Bachir, avec son aisance et sa belle voix grave, est un habitué de la scène à l'expérience indéniable. Quant à Redouane El wahrani, il captiva le public avec sa nouvelle chanson "M'dina Jdida", l'antique quartier d'Oran, aujourd'hui son coeur commercial. Auparavant un pôle culturel et historique, M'dina Jdida, véritable symbole d'Oran, a été chantée par de nombreux poètes et chanteurs, avec sa Tahtaha, Sidi Blel, Sebalet tolba, Soug el kettane et S'hab el baroud. Le quartier a enfanté des artistes et des moudjahidine et en a accueilli d'autres comme le chahid Ahmed Zabana, le premier guillotiné de la guerre de libération nationale. Un endroit où il faisait bon vivre, dit la chanson, rappelant aux oranais Blaoui Houari, Ahmed Wahby, Ahmed Saber, Cheikh Benzerga, Cheikh Abdelkader El-Khaldi et bien d'autres. Avec Reffas Omar, un pur produit du festival, qui a interprété "Fi wahran sakna ghzali" d'Ahmed Wahby, le public oranais aura passé l'un des meilleurs moments de la soirée. Le chanteur s'est, en effet, surpassé, captivant un public qui, décidément, a été témoin de grandes et belles surprises. Le festival de la musique et de la chanson oranaise est organisé du 21 au 24 août au Théâtre régional d'Oran sous l'égide du ministère de la Culture, l'Office national des droits d'auteurs et des droits voisins (ONDA) et la wilaya d'Oran. Il est dédié à Blaoui Houari, ainsi qu'à d'autres artistes décédés récemment, notamment Ahmed Saïdi, Belhadri Belhadri, Houari Aouinet, Senhadji Guendil et Tayebi Tayeb.