La militante sahraouie des droits de l'Homme, Aminatou Haidar, a appelé samedi à Alger, les Nations Unies à mettre en place un mécanisme de surveillance des violations des droits des Sahraouis par le Maroc, d'autant que la Minurso "assiste impuissante à ces violations", tout en exprimant le souhait de voir le nouvel Envoyé personnel onusien donner une impulsion au plan de paix. "Le Maroc continue à interdire l'accès d'ONG, de différentes organisations internationales (politiques, parlementaires, syndicales, estudiantines) et d'organes de presse, aux territoires sahraouis occupés, en vue de dissimuler les graves violations des droits de l'Homme commises contre des civils sahraouis qui revendiquent pacifiquement leur droit à l'autodétermination et à l'indépendance, à l'exploitation de leurs ressources naturelles et la libération de l'ensemble des détenus politiques sahraouis ", a indiqué Mme Haidar lors d'une conférence de presse animée conjointement, samedi au siège de l'ambassade de la RASD à Alger, avec Mme Fatma El Mehdi, membre du secrétariat national du front Polisario et secrétaire générale de l'Union nationale des femmes sahraouies (UNFS). A cet effet, Mme Haidar a évoqué les violations des droits de l'homme commises par l'occupation marocaine contre les civils sahraouis durant la période allant de janvier à août 2017, relevant que le nombre de manifestations pacifiques du peuple sahraoui pour revendiquer son droit à l'autodétermination et jouir pleinement de ses ressources naturelles, s'élevait à près de 225, outre les mouvements de solidarité avec les détenus politiques sahraouis. "Les autorités marocaines ont eu recours, à maintes reprises, de la violence notamment à la gégène et à l'arrestation abusive de 105 jeunes sahraouis" a-t-elle ajouté, mettant en avant que le nombre des détenus sahraouis dans les différentes geôles marocaines a atteint plus de 70 prisonniers dont deux mineurs. Il y a aussi, a-t-elle poursuivi, les procès politiques tenus en juillet dernier contre les défenseurs des droits de l'homme et militants sahraouis, outre les peines iniques prononcées à l'encontre des détenus politiques du groupe Gdeim Izik. Les autorités marocaines continuent à interdire l'accès d'une dizaine d'observateurs étrangers au Sahara occidental occupé, en vue de dissimuler leurs pratiques inhumaines infligées aux Sahraouis, ajoute la militante sahraouie. "Le peuple sahraoui est déterminé à poursuivre la lutte jusqu'à la victoire et la proclamation de l'Etat sahraoui", a indiqué Mme Haidar, appelant à mettre en place "un mécanisme" onusien pour surveiller les violations marocaines commises contre les citoyens sahraouis, d'autant que la Minurso "assiste impuissante aux crimes et violations commis par le Maroc contre le peuple sahraoui". Elle a appelé à faire pression sur les autorités marocaines pour qu'elles respectent les décisions de la légalité internationale et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. La militante sahraouie a exprimé son souhait de voir le nouveau Envoyé personnel de l'ONU, Horst Kohler, assumer pleinement ses missions et engager des négociations "sérieuses". Elle a également salué "le soutien stratégique" de l'Algérie au peuple sahraoui et à sa cause juste pour l'autodétermination. De son côté, Mme Fatma El Mehdi a indiqué que le Maroc, depuis son adhésion à l'Union africaine (UA), avait tenté, en vain, d'expulser le Sahara occidental de l'organisation africaine, estimant que "l'UA est un "acteur et partenaire réel" de la République sahraouie et a toujours défendu l'indépendance de ce territoire occupé.