Dans sa présentation du Plan d'action du gouvernement devant l'Assemblée populaire nationale (APN), le Premier ministre a indiqué que les emprunts que le Trésor public obtiendra auprès de la Banque d'Algérie auront un "impact positif direct" sur les citoyens, car ils permettront de relancer ou d'achever des projets de développement humain gelés ou bloqués ces dernières années, et ce, dans plusieurs domaines dont ceux de la santé et de l'éducation. De même, ces emprunts non conventionnels auprès de la Banque d'Algérie "permettront à l'Etat de continuer de fonctionner normalement sans devoir imposer aux citoyens de nombreux impôts nouveaux", selon lui. Il a également avancé que cette catégorie de financements aurait un "impact positif" sur les entreprises locales qui recouvreront leurs créances sur l'administration et pourront ainsi survivre et se développer, "alors que certaines autres PMI ont, malheureusement, été déjà acculés à la disparition". "Face à cette crise financière importée de l'extérieur, le gouvernement a décidé de recourir au financement non conventionnel interne comme l'ont fait d'autres pays, développés, à la suite de la crise financière mondiale il y a quelques années", a rappelé M. Ouyahia. C'est dans ce cadre que le gouvernement a déposé au Parlement un projet de loi portant amendement de la loi relative à la Monnaie et au crédit "pour autoriser la Banque d'Algérie à acquérir directement des titres qui seront émis par le Trésor", a-t-il ajouté, en notant que le Trésor public s'endettera pour financer les déficits du Budget. Le Trésor "financera aussi le remboursement de ses importantes dettes vis-à-vis de la Société nationale des hydrocarbures (Sonatrach) ou des banques publiques engagées dans l'assainissement de Sonelgaz, de sorte que les banques publiques retrouvent des liquidités qu'elles utiliseront pour le financement de l'investissement économique", a détaillé le Premier ministre. Ce financement exceptionnel sera limité à une durée maximale de cinq années, et sera "accompagné de réformes économiques et financières" pour rétablir l'équilibre des finances publiques ainsi que l'équilibre de la balance des paiements, a-t-il insisté. Donc, l'Algérie va recourir "temporairement" à ce type de financement pour faire face à une crise financière qui dure depuis plus de trois ans induite par une grave chute des prix des hydrocarbures, a-t-il encore souligné.