OUZOU - Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a assuré lundi à Tizi-Ouzou que le recours au gaz de schiste pour diversifier les sources d'énergie "ne néglige pas le volet santé publique". Le ministre qui effectuait une visite de travail dans cette wilaya, a souligné que la consommation nationale en énergie fossile est en continuelle augmentation. "Le recours à l'exploitation au gaz de schiste, prévu dans le cadre de la politique gouvernementale de diversification des sources d'énergie, ne se fera pas au détriment de la santé de la population", a-t-il rassuré dan une déclaration à la presse. Il a observé que les techniques d'exploitation ont beaucoup évolué et que la fracturation hydrique verticale qui s'effectuait en profondeur a été délaissée au profit d'une autre méthode de forage horizontale qui permet de préserver les eaux souterraines de toute forme de pollution chimique ce qui a permis à des pays tels que les Etats-Unis, la Chine et l'Argentine d'exploiter cette ressource. M. Guitouni a expliqué qu'actuellement, le tiers de la production (gaz, pétrole, essence, gasoil et gaz naturel) est consommée en Algérie, l'autre tiers est exporté et le dernier tiers est réinjecté pour maintenir les puits en pression. "Si on continue à consommer sans penser à augmenter nos capacités de production, d'ici 2025 toute notre production sera destinée à la consommation nationale", a-t-il mis en garde. L'exploitation du gaz de schiste offre à l'Algérie l'opportunité d'augmenter sa production pour honorer ses engagements nationaux et internationaux, a-t-il dit, ajoutant qu'un plan de communication "soutenu" sera lancé en direction de la population pour lui fournir toutes les explications nécessaires concernant l'exploitation de cette énergie non conventionnelle. Le Ministre a informé que l'Etat est en train de former le personnel qui sera chargé de l'exploitation du gaz de schiste. Cette exploitation se fera par des Algériens avec un éventuel recours à l'expertise et à l'expérience étrangère, a-t-il observé, assurant que "rien ne se fera avant que nous ayons expliqué au peuple que ça ne sera pas nocif". A ce propos, il a rappelé que le projet d'amendement de la loi sur les hydrocarbures est en cours de préparation par des spécialistes pour répondre aux défis actuels du secteur de l'énergie et améliorer l'attractivité du pays en direction des partenaires étrangers, notamment dans la prospection et l'exploitation des hydrocarbures, a-t-il dit, en réaffirmant que ces amendements "ne toucheront pas à la règle 51/49". S'agissant des énergies renouvelables, M. Guitouni a fait savoir que le programme du solaire sera poursuivie pour astreindre plus de 4000 mégawatts. Il a toutefois insisté sur la nécessité d'aller à une fabrication nationale des panneaux photovoltaïques.