Le chanteur Idir a affirmé dimanche à Alger que son retour sur scène en Algérie en 2018, après une absence de 38 ans, était "motivé par l'officialisation de Tamazight", une cause pour laquelle il n'a cessé de militer par son art. La dernière apparition sur scène en Algérie de l'auteur et compositeur d'expression kabyle remonte à 1979. Prévu initialement le 12 janvier 2018 à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf à Alger, le spectacle d'Idir a été avancé au 4 et 5 janvier en raison d'engagements antérieurs, a expliqué Idir qui a entamé une tournée en France et en Belgique notamment, pour la promotion de son dernier album "Ici et ailleurs, sorti en avril dernier. S'exprimant lors d'une conférence de presse, Idir a expliqué qu'il n'avait jamais éprouvé, ni exprimé le "non désir" de chanter en Algérie, réaffirmant son attachement à son pays natal malgré les quelque "40 ans d'émigration" ainsi que son engagement pour la langue amazighe qu'il refuse de placer sous une quelconque chapelle politique. Le chanteur kabyle tient à souligner que son engagement "n'altère en rien (mon) algérianité", une appartenance qu'il a de tout temps revendiquée. "Je ne trouve pas un semblant de raison de favoriser une langue au détriment d'une autre. Toutes les langues peuvent coexister", a-t-il encore souligné pour mieux clarifier le sens de son combat pour Tamazight, qui "ne relève d'aucune velléité politique", a-t-il martelé. Idir a, d'autre part, considéré que l'existence de partenaires, comme l'Onda (Office national des droits d'auteur et droits voisins) et les éditions Izem, son producteur en Algérie, lui donnait une "certaine indépendance" pour organiser ce spectacle, a-t-il dit sans plus s'étendre sur ce sujet. De son côté, le directeur général de l'Onda, Sami Bencheikh El Hocine, a précisé que tous les moyens techniques seraient mis en place pour réussir un spectacle de cette envergure. Un coffret contenant les oeuvres d'Idir sera édité à cette occasion en collaboration avec les éditions Izem. L`interprète de l'éternelle "Avava inouva", chanson à succès interprétée en 20 langues étrangères, a également programmé une tournée, "à partir de mai", qui devra le conduira à Annaba, Béjaia, Batna, Constantine et Tlemcen. Le calendrier de cette tournée n'a pas encore été fixé. A la question de savoir s'il envisageait de mettre fin à sa carrière au terme de sa tournée en Algérie, Idir s'est contenté de dire: " je ferais du mieux que je pourrais pour continuer à produire et à me produire". Evoquant son dernier album "Ici et ailleurs" dans lequel il a associé de célèbres chanteurs français comme Charles Aznavour et Francis Cabrel, Idir a salué l'implication de ces grands artistes français qui ont interprété en kabyle des extraits de leurs propres chansons.