Près de 200 ministres, dont la ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit, prennent part lundi à Paris à la 39e session de la Conférence générale de l'Unesco, qui devra entériner la nomination de la nouvelle Directrice générale, l'ancienne ministre française Audrey Azoulay. Cette session se déroule sans la présence des Etats-Unis et d'Israël qui ont décidé, à la mi-octobre, de se retirer de l'Unesco, qualifiant cette organisation onusienne d'"anti-israélienne", en raison d'une résolution en faveur de la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille Ville d'al-Qods en Palestine. Au cours du premier jour des travaux, la Conférence générale a adopté le budget de l'Unesco (2018-2021) ainsi que l'orientation des programmes et activités de l'organisation pour les deux années à venir, après avoir voté l'ordre du jour de la 39e session qui doit s'étaler jusqu'au 14 novembre. Le budget couvre la seconde et dernière période quadriennale de la Stratégie à moyen terme de l'organisation pour 2014-2021Tout en aidant ses Etats membres à faire avancer le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et l'Accord de Paris sur le climat, le budget vise à maintenir la capacité de l'Unesco à exercer ses fonctions statutaires à l'égard des conventions et des programmes internationaux ou intergouvernementaux dont elle a la garde. La Directrice générale sortante, Irina Bokova, a présenté un rapport d'étape sur la mise en oeuvre du Plan d'action de l'Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille Ville d'al-Qods. En octobre 2016, rappelle-t-on, Irina Bokova avait réitéré que la Vielle Ville d'al-Qods est la ville sacrée des trois religions monothéistes, ne reconnaissant ainsi aucune souveraineté territoriale d'Israël, en tant quepuissance occupante, sur cette ville. C'est au titre de cette diversité et de cette coexistence religieuse et culturelle que la ville a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, avait-elle expliqué. L'Unesco avait vivement déploré le fait que la puissance occupante n'ait pas cessé les fouilles et travaux menés constamment dans al-Qods-Est, en particulier à l'intérieur et aux alentours de la Vieille Ville, lui demandant de nouveau d'interdire tous les travaux. Elle avait réaffirmé que la Rampe des Maghrébins fait partie intégrante de la mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif et est indissociable de celle-ci. =Une contribution algérienne à tous les niveaux= Par ailleurs, la ministre de l'Education nationale, qui conduit la délégation algérienne, a indiqué lundi que la participation de l'Algérie aux travaux de la 39e session est une "présence naturelle", dans le sens où l'Algérie est "très présente" par la délégation permanente, indiquant que la contribution de l'Algérie "va se situer à plusieurs niveaux". Elle a cité les travaux dans les différentes commissions dans lesquelles l'Algérie est représentée à travers les ministères de la Jeunesse et des Sports, de la Culture, de la Formation et de l'Enseignement professionnels et celui de l'Education nationale. "Nous sommes dans différentes commissions et dans des débats de haut niveau. Nous participons à des dialogues sur les compétences, sur les questions qui font l'intérêt de l'Unesco pour voir comment prendre des mesures afin de prévenir la radicalisation au niveau du secteur de l'éducation, comment développer la culture de la paix, la culture de la tolérance et de l'ouverture sur l'autre", a-t-elle précisé. "J'interviendrai mercredi devant la Conférence générale pour mettre l'accent sur les acquis de l'Algérie en matière notamment de la révision de la Constitution de 2016 qui correspond totalement aux grands principes sur lesquels l'Unesco est en train de travailler", a-t-elle indiqué, citant entre autres l'ouverture sur les langues, à l'exemple de tamazight, langue non seulement nationale, mais aussi officielle, la problématique de la liberté de la presse, ainsi que les efforts sur le positionnement de l'école et de l'éducation à travers l'Algérie. La ministre prendra part à la réunion de haut niveau sur le thème "Renforcement des responsabilités dans la mise en oeuvre de l'Objectif de développement durable numéro 4 (ODD4) Education 2030", ainsi qu'à la table-ronde sur le thème "La responsabilité et la recevabilité: diversité des approches".