OUZOU - Le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, a espéré, jeudi à Tizi-Ouzou, un renforcement des prérogatives des élus locaux, pour un "meilleur développement de leurs collectivités". S'exprimant lors d'un meeting électoral pour les locales du 23 novembre qu'il a animé à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, M. Benyounès, a estimé que le statut de l'élu local devait changer pour lui accorder plus de prérogatives, notamment économiques qui lui permettront de mieux prendre en charge les préoccupations des citoyens de sa collectivité. A ce propos, il a insisté sur l'importance de donner au président de l'assemblée locale, la prérogative de gérer le foncier de sa commune, pour qu'il ait la possibilité de proposer des assiettes de terrain aux investisseurs qui voudraient s'y installer plutôt que d'avoir à se tourner vers l'administration pour régler ce dossier. Le MPA, qui dit défendre la primauté de l'élu sur le fonctionnaire, tout en respectant l'équilibre des pouvoirs et la coopération avec l'administration, soutient que le président d'APC ou d'APW doit être le premier magistrat de sa commune qui pourra gérer le foncier et adapter les projets urbanistiques aux spécificités de sa région. "Une large décentralisation s'impose pour un pays aussi vaste que l'Algérie", a-t-il poursuivi, en plaidant également en faveur de la création d'une police de proximité dans chaque commune pour améliorer la situation sécuritaire et instaurer la paix et la stabilité. "Ces deux éléments (paix et stabilité) sont nécessaires pour créer un climat propice à l'investissement notamment du secteur privé qu'il faudra dynamiser pour développer cette wilaya, d'autant que Tizi-Ouzou dispose d'un potentiel humain avéré (une main d'oeuvre exceptionnelle et un encadrement extrêmement performant, selon lui) et des ressources naturelles non négligeables", a-t-il dit. "Si le développement peine à prendre l'essor souhaité à Tizi-Ouzou, c'est parce que la majorité des investissements sont publics", a-t-il estimé en citant entre autre entreprises, l'ENIEM, Electro industrie (ex-ENEL) et Leader meuble Taboukert, "des entités économiques qui doivent s'associer avec des partenaires économiques pour ne pas disparaître", a ajouté M. Benyounès. Le président du MPA a pris à cette occasion la défense des entreprises privées, notamment celles qui sont dans les organisations patronales dont le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et qui émargent au registre de commerce, car "elles participent à l'essor de l'économie nationale avec de l'argent propre", appelant aussi à lutter contre l'argent sale qui provient du trafic de drogue, du terrorisme et de l'informel. Abordant la conjoncture économique du pays, l'orateur a réaffirmé son soutien à la décision du gouvernement de recourir au financement non-conventionnel, "seule solution pour gérer le déficit budgétaire". Il a appelé les électeurs de Tizi-Ouzou, une wilaya dont le taux de participation aux élections est parmi les plus bas ces dernières années, à voter massivement pour donner aux futurs élus "une légitimité et une crédibilité importantes qui les conforteront dans leur mission". Le président du MPA, qui a dénoncé ceux qui appellent à un "soulèvement pacifique en Algérie qui risque de replonger le pays dans le drame vécu durant la décennie noire", a indiqué que la démocratie "est la seule manière de construire le pays et de l'immuniser contre l'intervention étrangère". "La démocratie permettra aussi de sortir d'une manière définitive de la légitimité historique pour entrer de plain-pied dans la légitimité démocratique", a-t-il conclu.