Le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, qui a animé, hier à Constantine, un meeting au Palais de la culture Mohamed-Laïd El Khalifa, a ciblé les préoccupations majeures qui guettent le pays. Pour commencer, dira-t-il, il faudra voter massivement pour donner plus de crédit et de légitimité aux élections législatives du 4 mai. Le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, qui a animé, hier à Constantine, un meeting au Palais de la culture Mohamed-Laïd El Khalifa, a ciblé les préoccupations majeures qui guettent le pays. Pour commencer, dira-t-il, il faudra voter massivement pour donner plus de crédit et de légitimité aux élections législatives du 4 mai. «C'est la seule voie qui mène vers la démocratie. D'autant que le Premier ministre sera issu de la majorité parlementaire comme stipulé dans la nouvelle Constitution», dira-t-il, indiquant que certaines réformes resteront difficiles à appliquer, le gouvernement devra bénéficier d'une crédibilité accrue au terme des suffrages. «Ceux qui appellent au boycott j'aimerai leur poser une seule question : Que fera-t-on le 5 mai lorsque la majorité du peuple ne se sera pas exprimée dans les urnes ? Il resterait une seule solution : le recours à la rue. La démocratie ne s'acquiert pas de la sorte. La rue génère la destruction et mène vers la prolifération du terrorisme. Et vous avez les exemples tunisien, syrien, libyen et égyptien. Et nous avons déjà payé un lourd tribut. Aucun algérien ne veut revive la décennie noire. Il est important de préserver la stabilité et la paix pour espérer un essor dans tous les domaines politique, démocratique, économique», a-t-il affirmé. Benyounès insiste sur l'urgence des réformes économiques. «Actuellement, le pays est exposé à deux environnements. L'un inhérent à l'effondrement du prix du pétrole. Le peuple algérien vient de s'apercevoir à nouveau que la dépendance aux hydrocarbures reste une liaison dangereuse. D'autant que nos recettes en sont tributaires à hauteur de plus de 70%. Un indicateur qui nous impose une révision de la politique. Nos experts sont unanimes la situation diffère de celle vécue en 1986 où le pays a recouru à l'endettement extérieur. Aujourd'hui, le pays dispose d'une réserve de changes estimée à plus de 100 milliards de dollars avec zéro dette. Cela permettra à l'Algérie de traverser des difficultés en l'espace de cinq ans», à conditions, préviendra Benyounès, que «des réformes économiques radicales soient menées. C'est l'issue économique salvatrice pour la crise». L'autre élément est attaché à la paix concrétisée à la faveur de la réconciliation nationale et la concorde civile. L'orateur appellera l'entreprise algérienne à inaugurer une nouvelle ère. «L'économie du marché doit être basée sur le travail pour bâtir une société de travailleurs.» Pour mener à bien ses recommandations économiques, Amara Benyounès, après avoir décrié le problème du foncier auquel font face les investisseurs, revendique des prérogatives aux municipalités en matière de gérance et d'attribution du foncier : «Il faudra que les communes recouvrent cette mission qui leur échoit et non aux administrations.» Le conférencier plaide aussi pour «une réforme profonde du système bancaire algérien en particulier à travers l'ouverture des capitaux au profit des banques privées». Benyounès n'a pas manqué de dénoncer le commerce informel. Le leader du MPA a également abordé le secteur culturel. Pour lui il n'existe pas de culture en Algérie évoquant la rareté des librairies, pas plus de trois à Constantine, l'absence de salles de cinéma. Or, «la culture est la seule arme contre la radicalisation et permet aux jeunes de s'ouvrir au monde», affirme-t-il. N. H.