Le président du gouvernement catalan destitué, Carles Puigdemont a annoncé jeudi, la création, depuis la Belgique où il se trouve, d'une structure stable devant coordonner les actions de son gouvernement qu'il considère comme légitime ayant pour feuille de route la victoire de l'indépendantisme le 21 décembre prochain et la libération des prisonniers politiques. Dans une lettre diffusée depuis la Belgique par divers médias, Puigdemont s'adressant aux Catalans a dit qu'il comprenait "leur désorientation causée par le manque de réponses rapides aux attaques démesurées contre les représentants et les institutions légitimes de la Catalogne", ajoutant que "le gouvernement catalan légitime remplira ses obligations". A cet égard, l'ex président de la généralité a indiqué qu'une structure stable a été mise en place, jeudi à Bruxelles pour coordonner les actions du gouvernement catalan afin de "dénoncer la politisation de la justice espagnole et son manque d'impartialité" et également pour "réaffirmer la volonté du peuple catalan au droit à l'autodétermination, au dialogue et à une solution concertée". La démocratie espagnole vit depuis des semaines l'une de ses plus graves crises politiques de son histoire. Un bras de fer acharné a opposé et continue d'opposer, les indépendantistes catalans au gouvernement central espagnol. Ce bras de fer a été notamment marqué, le premier octobre dernier par l'organisation d'un référendum d'indépendance qui a été interdit par la justice et émaillé d'incidents. Le vendredi 27 octobre, le parlement catalan vote à la majorité de ses membres une déclaration unilatérale d'indépendance, suivie quelques dizaines de minutes après par la mise sous tutelle de la Catalogne conformément à l'article 155 de la constitution espagnole qui n'a jamais été utilisé auparavant. Les mesures mises en oeuvre dans ce cadre, ont permis la destitution du gouvernement catalan, la dissolution du parlement et la convocation d'élections régionales anticipées pour le 21 décembre. En parallèle, la justice espagnole poursuit les anciens membres de la généralité pour rébellion, sédition, et malversations ainsi que des membres du bureau du parlement et met huit d'entre eux en détention préventive. Le président catalan destitué, se réfugiant avec quatre de ses anciens ministres en Belgique, ont fait l'objet d'un mandat européen. La justice Belge devant laquelle ils se sont présentés les a mis en liberté conditionnelle en attendant de statuer le 17 novembre prochain sur leurs mandats d'arrêt.