Au moins 344 personnes ont été tuées et plus de 4000 blessées dans le violent séisme qui a frappé dimanche soir les confins de l'Iran et de l'Irak, alors que les secours iraniens étaient encore lundi à la recherche d'éventuels survivants. L'essentiel des victimes de la catastrophe était dénombré en Iran, où le bilan provisoire, qui n'a cessé d'enfler au fil des heures, s'élevait à 336 morts et plus de 3.950 blessés en fin de matinée, tous recensés dans la province occidentale de Kermanshah, limitrophe de l'Irak. En Irak, le bilan officiel du drame était de 8 morts et 321 blessés. Après avoir placé initialement l'épicentre de ce séisme de magnitude 7,3 du côté irakien de la frontière, l'institut géologique national américain (USGS) le plaçait lundi - tout comme son homologue iranien - en Iran, tout près de la frontière, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Sar-e Pol-e Zaham, la ville la plus touchée par le sinistre, avec 236 morts. Selon plusieurs médias iraniens, une femme et un nourrisson y ont été sortis vivants des décombres dans la matinée. Khamenei mobilise "tous les moyens" pour aider la population Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a ordonné au gouvernement et aux forces armées de mobiliser "tous leurs moyens" pour venir en aide à la population. Selon plusieurs médias iraniens, des centaines d'ambulances et des dizaines d'hélicoptères de l'armée ont été mobilisés pour les opérations de secours, qui se poursuivaient à la mi-journée, notamment dans les zones rurales. Les ministres de la Santé et de l'Intérieur, ainsi que le chef de l'armée et son homologue à la tête des Gardiens de la Révolution, l'armée d'élite du pays, se sont rendus sur place pour superviser les opérations de secours. Des tentes, des couvertures, des produits alimentaires et de l'eau ont été distribuées aux populations des différentes villes, qui ont passé la nuit dehors, selon les images de la télévision d'Etat. Sur les réseaux sociaux, l'ONU a indiqué elle aussi être prête à aider l'Iran "si on le lui demande". Les écoles devaient rester fermées lundi dans plusieurs provinces iraniennes frontalières de l'Irak, notamment celle de Kermanshah, où trois jours de deuil ont été décrétés. En décembre 2003, un séisme avait anéanti la ville historique de Bam, dans le Sud-Est, faisant au moins 31.000 morts. En avril 2013, l'Iran avait subi à quelques jours d'intervalle deux séismes de magnitude 6,4 puis 7,7, la plus forte secousse depuis 1957 dans ce pays. Ils avaient fait une quarantaine de morts en Iran et autant au Pakistan voisin. En juin 1990, un séisme d'une magnitude de 7,4 près de la mer Caspienne (nord) avait fait 40.000 morts, plus de 300.000 blessés et 500.000 sans-abri.