Le développement de clusters dans les industries culturelles et créatives du Sud de la Méditerranée a été l'objet d'une conférence organisée mardi par le ministère de l'Industrie et des Mines en collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et l'Union pour la méditerranée (UPM), en présence notamment du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, du ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, et du ministre de la Communication, M. Djamel Kaouane. Cette conférence de deux jours, qui regroupe des ministres de l'industrie ou des représentants institutionnels de pays méditerranéens, de la Commission européenne ainsi que de représentants du secteur privé, de la société civile, du monde universitaire et des partenaires de la coopération internationale, s'inscrit dans le cadre du projet "Méditerranée créative: développement de Clusters dans les industries culturelles et créatives du Sud de la Méditerranée". Les clusters sont un espace de concertation réunissant l'ensemble des acteurs concernés par une filière d'activité (producteurs, artisans, universitaires...) leur permettant ainsi de mutualiser leurs efforts pour assurer l'innovation et la compétitivité du produit. Dans son intervention, M Yousfi a mis en avant les impacts positifs de la créativité et des clusters sur le développement économique local et durable ainsi que sur la création d'emplois dans le sud de la Méditerranée. A propos de cette Conférence, le ministre a expliqué qu'elle s'articule autour du projet ''Méditerranée créative" qui s'est attaché à sélectionner les territoires au plus fort potentiel pour les développer en clusters, et ce, dans le cadre de l'Instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP). L'objectif assigné à travers ces programmes, a-t-il rappelé, est de relancer l'économie nationale et d'encourager l'investissement hors hydrocarbures. Pour lui, réunir les conditions favorisant l'investissement direct étranger, notamment productif, constitue une préoccupation de premier ordre de l'activité extérieure de la diplomatie économique de l'Algérie, tout en rappelant que cette conférence se tient à la veille du Sommet Union africaine-Union européenne qui aura lieu les 29 et 30 novembre en cours à Abidjan (Côte d'Ivoire). En fait, cette conférence régionale est centrée autour des résultats généraux et la mise en avant des retours d'expérience et meilleurs pratiques tirées du projet Creative Mediterranean. A la lumière des impacts mesurés dans le cadre de ce projet, il s'agit de formuler des recommandations et d'élaborer des feuilles de routes. A ce propos, la directrice principale de l'Appui à l'élaboration des politiques et des programmes au sein de l'ONUDI, Mme Haidara, a signifié que le programme Creative Mediterranean, qui est à sa quatrième année d'intervention, vise à contribuer au progrès et au développement des clusters en faveur des économies de chacun des pays membres et de leur main d'£uvre, notamment les jeunes et les femmes. S'appuyant sur les statistiques de 2015, elle a indiqué que le secteur des industries créatives est d'une importance particulière vu que leur nombre d'emplois dans le monde dépasse celui de l'ensemble des industries automobiles de l'Allemagne, du Japon et des Etats-Unis réunis. Pour sa part, le représentant de l'UPM, Seddiki Amouche, a insisté sur le rôle que doit avoir ce programme sur l'instauration d'une réelle intégration économique au sein de la région sud-méditerranéenne, qui demeure faible. Selon lui, les échanges commerciaux qui ne dépassent pas les 1% entre les pays du Sud de la méditerranée démontrent ce manque d'intégration, alors que les échanges entre les pays de la rive Sud de la méditerranée et ceux du nord sont largement plus importants. En Algérie, outre les clusters dans le secteur de la culture de l'artisanat et design, il existe aussi des clusters déjà opérationnels dans le secteur industriel, tels ceux de la mécanique de précision, de la chimie et de l'automobile.