Le magazine Marianne a affirmé dans sa livraison de vendredi que l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence n'a pas changé la donne de l'influence du Maroc en France, estimant que le nouveau pouvoir se situe dans la lignée de ses prédécesseurs. "A voir tous nos Présidents, Premiers ministres, ministres et parlementaires se précipiter à Rabat à peine élus, expliquer qu'il n'y a pas meilleur allié sur le continent africain que le royaume chérifien ( ) Ils ont font trop", écrit le magazine dans un dossier qui montre comment le Maroc infiltre la France, relevant que "les réseaux d'influence du Maroc en France sont constitués de dizaines de politiques, d'artistes et de célébrités qui sont actionnés pour servir de relais des messages et intérêts du royaume". Il souligne que "sur fond d'intérêts économiques et stratégiques, de droits de l'homme et de lutte contre le terrorisme, le Maroc n'a cessé d'étendre ses réseaux d'influence en France", relevant que l'élection d'Emmanuel Macron "n'a pas changé la donne et de nouvelles figures incarnent désormais une diplomatie parallèle". Au sujet du conflit du Sahara occidental qualifié de "radioactif", Marianne indique que les praticiens de la diplomatie franco-marocaine "l'évitent à tout prix". Arnaud Leroy, membre de la direction du mouvement politique du président Macron, a reconnu au magazine que son parti a écarté Leïla Aïchi afin d'éviter un incident diplomatique avec le Maroc. Pour la première fois, sans doute, dans l'histoire de la politique française, un pays étranger a donc officiellement pesé sur le choix d'un candidat par un grand parti, fait constater l'hebdomadaire, soulignant qu'"un tel tour de force témoigne de la capacité du Maroc à mobiliser ses réseaux d'influence dans l'Hexagone, alors même que la France n'est pas censée épouser la position marocaine sur le Sahara occidental".