Les violations des droits de l'Homme commises par le Maroc au Sahara occidental sont nombreuses et quotidiennes, ont soutenu mardi à Bruxelles les participants à une rencontre sur la situation des droits de l'Homme dans les territoires occupés, dénonçant les multiples atteintes dont sont victimes les Sahraouis, notamment la torture, le transfert de population et les procès inéquitables. Lors de cette rencontre organisée au Parlement européen, l'eurodéputée Paloma Lopez a déploré "la persistance de la violation des droits de l'Homme" au Sahara occidental occupé, et "l'utilisation excessive de la violence contre les prisonniers politiques sahraouis". Présente à la rencontre, Me Ingrid Metton, l'avocate française de l'un des prisonniers du groupe de Gdeim Izik, a affirmé que ces derniers ont subi de nombreuses violations depuis leur arrestation, parmi lesquelles des arrestations et détention arbitraires, tortures et mauvais traitements, violations du droit à un procès équitable par la justice militaire et notamment leur condamnation sur la seule base d'aveux obtenus sous la torture. "Il n'existe pas l'ombre d'un doute sur les nombreuses violations des droits de l'homme commises contre le peuple sahraoui vivant sous l'occupation" marocaine, a-t-elle ajouté, affirmant que "le Maroc enlève, torture, tue et incarcère les Sahraouis". Elle a affirmé, par ailleurs, que l'expertise du contre-expert médico-légal soutient la plainte de torture des prisonniers sahraouis du groupe Gdeim Izik et que des traces de torture ont été décelées. Par ailleurs, les examens médicaux qui avaient été pratiqués par des médecins légistes marocains étaient loin d'être conformes aux normes internationales, selon Ana Flores Dominguez, une des experts légistes chargés par la défense des prisonniers sahraouis de réaliser une contre-expertise. "Les experts nommés par la Cour d'appel avaient reçu pour mandat de réaliser les expertises en conformité avec les exigences du protocole d'Istanbul. Pourtant, aucun d'eux n'a été formé au dit protocole", est-il souligné dans un rapport des experts. Le rapport souligne que les circonstances dans lesquelles les expertises ont été réalisées, "ne sont absolument pas conformes" aux standards d'enquête détaillés par le Protocole d'Istanbul et les médecins légistes désignés ne présentent pas les garanties d'indépendance professionnelle et d'impartialité requises. Aussi, dans leur rapport, les experts relèvent que "les expertises ont été réalisées plus de six ans après les faits, un délai très lourd de conséquence qui laisse aux séquelles physiques et parfois même psychologiques le temps de s'estomper, voire même de disparaître".