Le président français, Emmanuel Macron, a indiqué mardi à Ouagadougou que "les crimes de la colonisation européenne sont incontestables", soulignant, par ailleurs, l'importance de construire "un projet entre l'Afrique et l'Europe". S'exprimant dans un discours à l'université de Ouagadougou, à la faveur de la visite qu'il effectue au Burkina Faso, le président Macron, qui a appelé à une "relation nouvelle" avec l'Afrique, a déclaré qu'"Il y a eu des fautes et des crimes ( ) mais les crimes de la colonisation européenne sont incontestables". Evoquant l'avenir des relations entre l'Afrique et l'Europe, M. Macron a indiqué que c'est "ce n'est pas simplement un dialogue franco-africain que nous devons reconstruire ensemble, mais bien un projet entre nos deux continents, une relation nouvelle repensée à la bonne échelle" entre l'Afrique et l'Europe. "L'Afrique n'est ni perdue ni sauvée, c'est un continent central, c'est ici que se télescopent tous les défis contemporains", a-t-il ajouté. Pour ce qui est de l'affaire de l'ancien président burkinabé, Thomas Sankara, assassiné en 1987, et sur laquelle travaille en ce moment la justice du Burkina Faso, le président français a indiqué qu'il avait promis la levée du secret défense "pour tous les documents" sur le rôle de la France dans l'assassinat de cet homme d'Etat burkinabé. "Les archives sont aujourd'hui disponibles et ouvertes à la justice burkinabée, sauf pour les documents classifiés et couverts par le secret-défense. J'ai pris un engagement clair et je viens de le dire au président Kaboré : ces documents seront déclassifiés pour la justice burkinabée qui aura accès à tous les documents sur l'affaire Sankara", a déclaré le président français.