Le président français Emmanuel Macron a promis, hier, que tous les documents français concernant l'assassinat de l'ancien président burkinabè Thomas Sankara en 1987 seraient "déclassifiés", à l'issue d'un entretien avec le président brukinabè Roch Marc Christian Kaboré à Ouagadougou. "Les archives sont aujourd'hui disponibles et ouvertes à la justice burkinabè, sauf pour les documents classifiés et couverts par le secret défense. J'ai pris un engagement clair et je viens de le dire au président Kaboré : ces documents seront déclassifiés pour la justice burkinabè qui aura accès à tous les documents sur l'affaire Sankara", a déclaré le président français lors d'un point presse. La mort de Thomas Sankara, devenu une figure panafricaine, était un sujet tabou pendant les 27 ans de pouvoir de l'ancien président Blaise Compaoré, qui a succédé au "père de la révolution". M. Compaoré, qui vit en exil en Côte d'Ivoire depuis 2014, est soupçonné d'avoir participé au complot par de nombreux Burkinabè qui y voient aussi la main de la France, ancienne puissance coloniale qui aurait été gênée par la politique anticolonialiste de Sankara. Au Burkina Faso, mais dans toute l'Afrique aussi, l'affaire Sankara est sensible. Ce n'est pas le seul dossier épineux que M. Macron a évoqué : il a aussi parlé de François Compaoré, le frère de Blaise, arrêté en France fin octobre dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat, en 1998, du journaliste Norbert Zongo, et dont le Burkina réclame l'extradition. Sur ce sujet, point de promesse ferme du président français. "Il appartient à la justice française de prendre sa décision", a-t-il dit, ajoutant toutefois qu'il fera "tout pour faciliter celle-ci".