La visite d'amitié et de travail qu'effectuera le président français, Emmanuel Macron, mercredi à Alger devrait constituer une occasion propice pour évoquer le renforcement du partenariat économique entre les deux pays à même d'impulser une nouvelle dynamique aux investissements français en Algérie. "Cette visite, qui s'inscrit dans le cadre du partenariat d'exception que l'Algérie et la France sont attelées à bâtir et à conforter, sera une occasion pour les deux pays, notamment durant les entretiens entre les deux Chefs d'Etat, d'explorer de nouvelles voies pour renforcer la coopération et le partenariat entre l'Algérie et la France", a souligné mardi la Présidence de la République. De son côté, l'Elysée a avancé, au sujet de cette visite, que la France "souhaite accompagner l'Algérie dans sa vision stratégique de développement". Mais le nombre et le montant des investissements français demeure encore insuffisant par rapport aux ambitions exprimées par les deux pays. Lors d'une rencontre algéro-française sur les investissements en Algérie tenue en avril dernier à Paris, le chargé d'affaires de l'ambassade d'Algérie en France, Saïd Moussi, avait estimé que l'implication des opérateurs français dans les investissements en Algérie restait "insuffisante" en dépit de l'atmosphère "excellente" dans laquelle évoluent les relations entre les deux pays. Ce constat est même partagé par la partie française. En effet, lors de la 4ème session du COMEFA, tenue en novembre dernier à Alger, le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a admis que les relations économiques entre les deux pays n'avaient pas connu de grandes avancées ces dernières années. En conséquence, il a affiché la détermination de son pays à lever une "nouvelle ambition concrète". Pour lui, "les grandes déclarations sont utiles, mais les décisions concrètes sont encore mieux pour faire avancer une relation économique". La dernière réunion du COMEFA a été couronnée par la signature de trois accords de partenariat économique entre les deux parties algérienne et française. Le premier concerne le pacte d'actionnaires entre le Groupe PMO Constantine, le Groupe Condor, la société Palpa Pro et le groupe français PSA Peugeot pour la production de véhicules en Algérie. D'un montant de 100 millions d'euros, le projet de Peugeot, réparti selon la règle 51/49%, intervient après celui de Renault Algérie dont l'usine est entrée en production en 2014. Le deuxième accord concerne la mise en place d'un consortium à l'export de fruits et légumes algériens vers l'Europe, dans le cadre d'un partenariat dans le domaine des produits agricoles de type Bio entre le Groupe algérien Agromed et la société française Agrolog. Quant au troisième accord, il porte sur le projet d'une usine dans le domaine de la fabrication des équipements électriques de basse, moyenne et haute tension, entre Elec El Djazair, le Groupe Gica (cimenterie) et le Groupe français Schneider. Plusieurs autres domaines industriels ont été évoqués lors des travaux du COMEFA entre les deux parties, notamment des projets dans l'industrie pharmaceutique, l'agroalimentaire et les matériaux de construction. Jusqu'à maintenant, la France est présente avec 450 entreprises qui assurent 40.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects. Sur le plan des échanges commerciaux, il est observé qu'en 2016, la balance commerciale entre les deux pays s'est soldée par un déficit au détriment de l'Algérie. En effet, l'Algérie avait exporté l'année dernière pour 3,19 milliards de dollars vers la France et en a importé pour 4,74 milliards de dollars, soit un déficit de 1,55 milliard de dollars.