Le Hirak dans la région du Rif, cet événement ayant secoué la monarchie du Maroc le long de l'année en cours, est perçu comme une contestation citoyenne appelée à gagner en intensité, avec le soutien des Rifains installés à l'étranger et des organisations internationales. Provoqué par l'assassinat, en octobre 2016, de Mouhcine Fikri, un marchand de poisson, mort broyé par un camion-benne alors qu'il tentait de récupérer sa marchandise confisquée par la police, le ras-le-bol des Rifains s'est vite propagé à d'autres villes marocaines pour s'inscrire dans la durée dans une région exclue des programmes de développement. Depuis la diffusion d'un mandat d'arrêt contre le leader du "hirak" ("la mouvance", nom donné au mouvement de contestation), Nacer Zafzafi, le 26 mai dernier, la situation s'était tendue. Son interpellation le premier jour du ramadan, a déclenché un mouvement de grève marquée par une grogne générale. Le bilan est de 2000 à 8000 morts. La deuxième révolte était étudiante et la répression fut terrible, ce qui mit le feu aux poudres. Le 22 janvier 1984, dans un discours télévisé, Hassan II avait traité les habitants du Rif de "awbach", c'est-à-dire de déchets de la société. Le nombre de morts n'est pas connu, mais on a fait état de l'existence de fosses communes, ce qui voudrait dire qu'au moins une centaine de personnes ont été tuées, avaient dénoncé des les défenseurs des droits de l'homme.