La Charte sur le partenariat sociétaire, signée entre le gouvernement, l'UGTA et le patronat, est "une excellente démarche" mais nécessite la "transparence" et la "surveillance des pratiques discriminatoires entre investisseurs", indique l'économiste, Mohamed Cherif Belmihoub, dans un entretien à l'APS. "C'est une excellente démarche pour sortir des impasses actuelles dans les transformations du secteur public et la reprise de la politique de privatisation", considère cet expert dans les questions économiques. Selon lui, cette Charte se distingue des démarches habituelles, "souvent autoritaires et bureaucratiques", en étant plutôt une démarche "contractuelle et volontaire". Précisant que la notion Partenariat public-privé (PPP) avait été "abusivement usitée" ces derniers mois pour désigner cette démarche de participation capitalistique conjointe dans une entreprise économique, M. Belmihoub considère qu'avec cette Charte, il ne s'agit plus de PPP mais de partenariat sociétaire: "C'est plus approprié". Il faut, donc, insiste-t-il, mobiliser l'expertise nationale dans ces domaines, qui est relativement faible, et accepter l'assistance de l'expertise internationale dans le montage des partenariats. Par ailleurs, il considère que la gouvernance des nouvelles entités constituées en partenariat entre des opérateurs publics et privés "pourrait poser problème du fait que les managers des deux types d'investisseurs n'ont pas les mêmes visions et les mêmes objectifs". En conséquence, des conflits peuvent bloquer le fonctionnement des organes de gouvernance, avise-t-il. C'est pourquoi, préconise cet économiste, il faut régler ces problèmes potentiels en amont dans le cadre d'un Pacte d'actionnaires "bien négocié et bien équilibré" et prévoir des niveaux d'arbitrage en cas de blocage.