La cause sahraouie a engrangé bien des succès en 2017 dans l'Union européenne (UE) après l'arrêt historique de la Cour européenne de justice (CJUE) qui a confirmé l'illégalité de l'intégration du Sahara occidental dans les accords UE-Maroc, ouvrant la voie à un changement dans la politique européenne vis-à vis de ce conflit. Après avoir tenté, pendant longtemps, d'éviter le débat sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en considérant le Maroc comme "puissance administrante de facto", pour justifier l'inclusion des territoires sahraouis dans ses accords avec le Maroc, l'UE s'est retrouvée dans l'obligation d'adopter une politique plus cohérente vis-à-vis du conflit du Sahara occidental après cet arrêt de la CJUE. Les députés européens n'ont pas cessé, pour leur part, de plaider pour le respect de l'arrêt de la CJUE à travers l'exécution de cette décision judiciaire, mettant en garde contre le risque de violation par l'UE du droit européen et international concernant le respect du principe de la souveraineté permanente du peuple du Sahara occidental sur ses ressources naturelles. L'intergroupe sur le Sahara occidental, composé d'eurodéputés issus des différents groupes politiques siégeant au Parlement européen, a exhorté la Commission européenne à faire preuve de transparence et à "préserver la crédibilité" de l'Union en tant que bloc régional respectueux du droit européen et international. Les députés européens ont mis l'accent particulièrement sur l'impératif de ne pas négocier "exclusivement" avec le Maroc pour se conformer à l'arrêt de la CJUE, appelant la Commission à ne pas ignorer un des principes clairs, posés par l'arrêt de la CJUE, à savoir que le Front Polisario est le représentant légitime du peuple sahraoui comme la reconnu l'ONU. Ils ont ainsi mis en garde contre toute manœuvre visant à confondre le "peuple" du Sahara occidental avec la "population" du Sahara occidental, constituée pour une énorme majorité de colons marocains incités à s'installer dans les territoires occupés, soulignant, à ce titre, que la CJUE se réfère explicitement au consentement du "peuple du Sahara occidental". Les députés européens craignaient surtout de voir la Commission européenne aller demander le consentement d'une institution ou d'un organe marocain, alors que la CJUE a déclaré que le Maroc et le Sahara occidental sont des territoires distincts et séparés.