La demande officielle de l'Algérie à la France de restituer les crânes des résistants algériens du XIXe siècle et les archives de 1930 à 1962 et la disposition de la France de la satisfaire constituent une véritable avancée dans la coopération mémorielle entre les deux pays, a-t-on estimé à Paris. Il y a lieu d'admettre que la coopération algéro-française a connu ces dernières années un bon quantitatif et qualitatif dans tous les domaines, toutefois la question de la mémoire est restée suspendue en raison de ses dossiers qualifiés de "sensibles" et de "complexes", legs d'une colonisation sanglante. Ce spécialiste de l'histoire antique et de l'épigraphie libyque et phénicienne, qui s'intéresse également à la période coloniale, avait précisé en 2011 à l'APS que certains fragments de corps étaient conservés au MNHN de Paris, depuis 1880, date à laquelle ils sont entrés dans la collection ethnique du musée. Les restes, des crânes secs pour la plupart, appartiennent à Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Cherif "Boubaghla", au Cheikh Bouziane, le chef de la révolte des Zaâtchas (région de Biskra en 1849), à Moussa El-Derkaoui et à Si Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui. La tête momifiée d'Aïssa El-Hamadi, qui fut le lieutenant du Cherif Boubaghla, fait partie de cette découverte, de même que le moulage intégral de la tête de Mohamed Ben-Allel Ben Embarek, lieutenant de l'Emir Abdelkader. Depuis, plusieurs pétitions ont été lancées appelant les autorités algériennes à entreprendre auprès de l'Etat français, "les démarches nécessaires" au rapatriement en Algérie de ces restes mortuaires, rappelle-t-on. Les appels n'ont pas été finalement vains.