OUZOU - La direction de l'Education (DE) de Tizi-Ouzou a entamé mardi l'envoi de mises en demeure aux grévistes du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE) de rejoindre leur postes de travail et ce, en application de la réglementation, a indiqué le responsable local du secteur. Ces mises en demeure, a expliqué à l'APS Ahmed Lalaoui, ont été envoyées aux grévistes en application du décret exécutif N 17/321 du 21 Novembre 2017 portant modalités de révocation du fonctionnaire pour abandon de poste et stipulant qu'"il est considéré en situation d'abandon de poste, tout fonctionnaire en activité qui s'absente pendant au moins quinze (15) jours consécutifs, sans justification valable". La révocation peut être appliquée après une deuxième mise en demeure adressée au concerné aux termes des cinq jours ouvrables, à compter de la date de la première, et dans le cas où le fonctionnaire n'a pas rejoint son poste de travail ou n'a pas justifié son absence, selon le même décret qui précise qu'"à l'issue du quinzième jour d'absence consécutif et malgré les mises en demeure, le fonctionnaire en question ne rejoint pas son poste de travail, l'autorité investie du pouvoir de nomination prononce immédiatement sa révocation par décision motivée, qui prend effet à compter de la date de son premier jour d'absence." M. Lalaoui a observé que ces procédures réglementaires "auraient pu être entamées juste après la décision de justice rendue le 11 décembre dernier déclarant la grève du CNAPETE illégale, toutefois, nous avons gardé espoir de voir les enseignants mettre un terme à leur grève afin de préserver la scolarité des élèves, ça n'a pas été le cas malheureusement alors que les portes du dialogue ont toujours été ouvertes pour trouver une issue à ce conflit", a-t-il ajouté. Le directeur de l'Education de la wilaya de Tizi Ouzou a relevé que l'enclenchement de cette procédure "ne s'est pas faite de gaieté de cœur, mais la direction de l'Education qui est un organe exécutif qui applique les lois de la République, n'a pas d'autres choix devant le durcissement de la position du CNAPESTE et son refus des propositions qui lui ont été faites, à savoir le départ à la retraite d'un fonctionnaire et changement de service à l'autre qui avait lui aussi exprimé son désir de partir", a-t-il fait savoir. "Des mesures réglementaires ont été déjà prises contre les ponctions sur salaire pour les jours non travaillés et la réduction de moitié de la prime de rendement", a-t-il dit. "Toutefois, la Direction de l'éducation garde espoir de voir ce conflit se régler sans arriver à la révocation des grévistes", a ajouté M. Lalaoui qui a fait état d'une nouvelle proposition faite au CNAPESTE, invitant ce syndicat à reprendre les cours et l'envoi, dans les plus bref délais et aussitôt cette condition satisfaite, d'une commission d'enquête ministérielle pour se pencher sur ce conflit. La première commission qui était en décembre dernier à Tizi-Ouzou n'était pas chargée d'enquêter sur ce problème mais c'était plutôt de l'accompagnement pour la gestion administrative et financière du secteur au niveau local, a-t-il tenu à préciser. Pour rappel, le CNAPESTE avait déclenché une grève illimitée le 22 novembre dernier pour réclamer le départ de deux responsables de la Direction de l'Education suite à l'agression présumée d'une enseignante par un agent de police dans les locaux de la direction de l'Education en présence de ces deux responsables.