Les combats se poursuivaient mercredi pour la dixième journée consécutive à Idleb au nord-ouest de la capitale syrienne Damas, au moment où le Secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires effectuait une visite dans le pays pour discuter de l'accès humanitaire dans la région, quelque jours avant la reprise de nouvelles négociations inter-syriennes sous l'égide de l'ONU. Près de deux semaines après son lancement, une offensive de l'armée syrienne dans la province d'Idleb contre les rebelles s'est intensifiée. Appuyée par l'aviation russe, les forces gouvernementales ont reconquis plusieurs localités aux groupes terroristes et aux factions de l'opposition armée se rapprochant ainsi de l'aéroport militaire d'Abou Douhour, selon les médias. Avec la reconquête de l'aéroport, le gouvernement syrien reprendrait alors le contrôle d'une première base militaire dans la province d'Idleb, la seule du pays entièrement entre les mains des terroristes. Les forces alliées à l'armée syrienne mènent actuellement une offensive à Idleb, dominée par les terroristes de l'ex-branche du réseau terroriste Al-Qaïda, et ont investi une soixantaine de villages et de localités dans la région. Parallèlement, dix "drones chargés d'explosifs" ont attaqué dans la nuit du 5 au 6 janvier la base aérienne russe de Hmeimim en Syrie alors que trois autres ont attaqué celle de la Flotte russe à Tartous, sans faire de victimes ni de dégâts, avait souligné lundi le ministère de la Défense russe. Sur un autre front du conflit complexe en Syrie, l'armée israélienne a ciblé des positions militaires dans la région de Qoutayfé, au nord-est de Damas. L'armée syrienne a en revanche "touché" un avion israélien, selon des affirmations officielles. Depuis le début du conflit en 2011, Israël a lancé plusieurs raids contre l'armée syrienne. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les frappes ont visé des dépôts d'armes de l'armée syrienne, entraînant "des incendies". Situation humanitaire préoccupante C'est dans un climat de violence que le responsable de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Marc Lowcock, a entamé mardi sa première visite à Damas, durant laquelle il a rencontré le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem et son adjoint Fayçal al-Mokdad. Selon lui, l'ONU n'a pas encore pris de décision concernant sa participation à ces discussions en Russie. L'opposition syrienne "n'exclut pas" d'aller à Sotchi mais si les prochaines discussions à Genève sont un succès, une éventuelle rencontre à Sotchi perd de son intérêt, a-t-il relevé. Selon lui, "l'ONU ne participera à Sotchi que si les discussions en Russie soutiennent le processus de Genève". Le 8e round de discussions sur la crise syrienne à Genève, début décembre, a tourné court. L'opposition syrienne veut parler lors des négociations sur la transition d'un départ du président Bachar al-Assad. La délégation gouvernementale a rejeté cette requête et l'ONU a rendu Damas responsable de l'échec de ce 8e round. Selon Nasr Hariri, l'ONU devrait fournir prochainement des détails sur la manière d'établir une nouvelle Constitution pour la Syrie et y organiser des élections. Après New York où il n'a pas pu rencontrer l'ambassadrice américaine Nikki Haley, pour un problème d'emploi du temps, selon une source syrienne, Nasr Hariri devait se rendre mardi soir à Washington où il compte rester jusqu'à vendredi. Des entretiens sont prévus au Congrès et une rencontre est envisagée avec le conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump, l'ancien général Herbert Raymond McMaster. "Nous attendons que les Etats-Unis endossent un rôle dans le processus de recherche d'une solution politique", a indiqué le chef de l'opposition syrienne. Déclenchée en 2011, la crise en Syrie s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes terroristes. Le conflit a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.