Le carnaval Ayrad, avec des comédiens déguisés selon la coutume des Beni Senous (Tlemcen), avec des masques et des capes, a sillonné vendredi les rues du centre ville d'Oran pour célébrer le nouvel an amazigh, a-t-on constaté sur place. L'évènement, organisé par la direction locale de la culture, en collaboration avec l'association Numydia, avec la participation de l'association "ArtActif", a drainé un grand nombre de spectateurs, notamment des familles oranaises qui ont tenu à assister à l'évènement en tenues traditionnelles. Le carnaval a été organisé dans le cadre de la semaine culturelle amazigh à Oran, avec un programme riche en activités : cours d'initiation à la langue amazighe, expositions et autres conférences, a souligné le chargé de communication de la direction de la culture Noré Mekhessi. Des spectateurs du carnaval se sont dits particulièrement fiers de célébrer cette année Yennayer, désormais consacré fête nationale. "Il vaut mieux tard que jamais", confie Ami Moh, un octogénaire, qui se dit, en dépit de tous, "content de voir l'Algérie renouer avec ses racines Berbères". "Il faut aller de l'avant et continuer dans cet élan", soutient Rabiâa, une universitaire, la cinquantaine, qui espère voir Tamazight enseignée dans toutes les écoles. La carnaval a fini ses performances de rue, au niveau de la Cathédrale d'Oran, avec un dernier spectacle, soit une chorégraphie de comédiens masqués qui incarnent le combat entre le bien et le mal, symbolique du carnaval Ayrad, qui veut que c'est le bien qui triomphe toujours, souligne, pour sa part, le metteur en scène de l'association ArtActif, Samir Zemouri. Deux conférences ont été, par ailleurs, présentées dans la matinée du vendredi au niveau du Musée des arts modernes d'Oran (MAMO), la première animée par Nawel Kerrouche, sur le thème "La langue amazighe entre réalité et défis" et la deuxième par l'universitaire Messaoud Babadji, intitulée "Balade géographique et historique dans l'ouest algérien".