Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar a fait état samedi d'un retard de réalisation de plus de 28.000 unités relevant de la formule Logement public locatif (Social) (73 projets) à travers 18 wilayas, réparties sur 34 entreprises de réalisation. Le ministre a appelé les maîtres d'oeuvre à travers les 48 wilayas à rattraper les retards enregistrés et à traiter les dysfonctionnements dans les plus brefs délais, soulignant que le ministère de tutelle allait recourir à la résiliation des contrats à l'encontre des entreprises défaillantes. Ce nombre est réparti à travers les wilayas comme suit: Béchar (208 unités), Blida (1020), Tamenrasset (300), Tiaret (160), Saida (3400), Oran (7638), El Taref (708), Annaba (2200), Guelma (1476), Mostaganem (2760), Mascara (3000), Tindouf (206), Tissemsilt (300), El Oued (1960), Khenchela (130), Mila (1200), Ain Temouchent (942), Relizane (400). Concernant les chantiers accusant des retards, 30 sont confiés à 7 entreprises étrangères totalisant 17788 logements, soit 63.5% du nombre global des unités en retard de réalisation, 22 projets sont pris en charge par 9 entreprises nationales publiques totalisant 7280 unités (26%) et 21 par 18 entreprises nationales privées totalisant 2940 logements (10.5%). Ecoutant les problèmes exposés par nombre de maîtres d'oeuvre, notamment l'indisponibilité du foncier, la nature rude des régions du sud du pays et les contraintes financières, le ministre a insisté sur la franchise dans la relation avec son département et sur l'importance de la véracité des informations fournies. Déclarant "inacceptables" les arguments liés à la nature des contrats signés et dont les entreprises de réalisation avaient pris connaissance bien avant la signature, le ministre a soutenu que "si des pénalités sont prévues dans ces contrats, elles seront appliquées à l'encontre des entreprises retardataires ou défaillantes". "Des retards de 24 mois pour des projets dont les délais de réalisation sont de 18 et 22 mois est inadmissible", a affirmé M. Temmar. Concernant la problématique du retard dans le paiement des montants dus aux maîtres d'oeuvre, soulevée par plusieurs responsables d'entreprises de réalisation, M. Temmar a indiqué que cette question est prise en charge dans le cadre des instructions du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Appelant les entreprises de réalisation et les directions de promotion et de gestion immobilières à davantage d'efforts sur le terrain pour la livraison des projets dans les délais prévus, le ministre a indiqué que 2018 doit être l'année de la dynamisation des différents projets. Le ministre a mis l'accent sur l'impératif de livrer, au plus tard au mois de mars prochain, les projets accusant un retard de réalisation d'une année à 9 années, et qui comptent 100 à 300 unités. ==Accompagnement des entreprises de réalisation notamment au sud du pays== Les dirigeants des entreprises de réalisation et les entrepreneurs présents à la réunion ont valorisé la nouvelle politique du secteur en matière de contact direct avec les entreprises de réalisation et l'examen des différents problèmes qui se posent à elles. Le ministre a annoncé l'ouverture d'une page Facebook et d'une adresse électronique pour faciliter aux entreprises de réalisation la communication directe avec le ministère. Dans le même contexte, M. Temmar a mis l'accent sur la nécessité de l'accompagnement des entreprises de réalisation dans le sud du pays par les directions de promotion et de gestion immobilières des wilayas concernées et du ministère de l'habitat afin de faciliter leurs missions et accélérer la cadence des travaux. Plusieurs directeurs de promotion et de gestion immobilières ont justifié le retard dans la résolution des problèmes de réalisation par l'octroi de 50% des montants des projets aux entreprises de réalisation, ce qui rend la résiliation sans remboursement de la part de celles-ci une décision à même d'entraver davantage la réalisation des projets. Exposant les problèmes liés à la région ayant retardé de 3 ans la réalisation de son projet, le directeur d'une entreprise de Ain Guezam (Tamanrasset), M. Affane Mini a évoqué l'absence de représentations des bureaux d'études, l'éloignement entre la daïra et le chef lieu de wilaya pour régler les différentes contraintes ainsi que l'insécurité sur les routes et site de travaux, avec souvent le vol des biens et équipements de l'entreprise de réalisation. Il s'est félicité, dans ce cadre, de la décision du secteur d'accompagner cette catégorie d'entreprises afin qu'elles puisent surmonter les difficultés rencontrées et poursuivre la réalisation des projets dans le sud du pays.