La Russie est en passe de boucler les préparatifs pour accueillir le Congrès du dialogue national syrien à Sotchi les 29 et 30 janvier, même si des personnes invitées n'ont pas encore exprimé leur volonté d'assister au forum, rapportent les médias russes. Le 20 janvier, les pays garants du cessez-le-feu syrien : la Russie, l'Iran et la Turquie, se sont mis d'accord sur les listes des participants au Congrès de Sotchi, mais la présence de l'ensemble des invités à ce rendez-vous, n'est pas totalement confirmée. En prévision de la rencontre de Sotchi, une délégation de l'opposition unifiée syrienne - le Haut Comité des négociations - dirigée par Nasr al-Hariri est actuellement à Moscou. Les membres de l'opposition ont rencontré Konstantin Kosachev, président du Comité des affaires internationales du Conseil de la Fédération, et Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères. La Russie s'active en effet à souligner les objectifs du Congrès de Sotchi. Le sénateur russe a affirmé, dans ce cadre, que son pays n'intervient pas dans le règlement politique de la Syrie et respecte le droit des peuples à déterminer le sort de leur pays. "Souvent, on accuse la Russie de prendre partie dans le conflit intra-syrien, ce qui n'est pas vrai. Nous sommes résolus à ne prendre partie que sur un seul sujet : celui de l'élimination des foyers de terrorisme en Syrie", a déclaré M. Kosachev. De son côté, Nasr Al-Hariri a fait savoir que l'opposition ne comprenait pas pleinement les objectifs du Congrès à Sotchi. A la question de savoir si la délégation qu'il dirige envisageait d'arriver à Sotchi, il a répondu que ce sujet était encore en discussion. "Nous voulons avoir toutes les informations sur les participants, le programme et les objectifs", a-t-il déclaré. "Malheureusement, nous n'avons pas encore compris.", a-t-il indiqué. Le sénateur russe a noté que le Congrès "n'est pas une alternative au processus de Genève", comme l'ont dit plus tôt des représentants du Haut Comité des négociations. S'exprimant sur les perspectives du processus politique, M. Al-Hariri a estimé que la Russie devrait jouer un rôle central et rechercher des idées utiles. Selon lui, le dernier round de consultations intra-syriennes à Genève n'avait pas porté ses fruits car le gouvernement syrien "n'était pas prêt à discuter sérieusement de la mise en £uvre de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations Unies". Lors de sa rencontre avec les membres de la délégation de l'opposition syrienne, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, leur a déclaré que l'idée du prochain forum est d'assurer l'efficacité du processus de Genève qui se tient sous l'égide de l'ONU. "Nous espérons que tous ceux qui ont une influence sur les différents groupes de l'opposition vont contribuer à assurer la tenue d'un dialogue intra-syrien réellement inclusif", a-t-il déclaré. La Russie tient en effet à inviter au Congrès de Sotchi, l'ensemble des acteurs régionaux et extérieurs. Moscou qualifie, par ailleurs, de "contre-productives" les tentatives de "remettre en question les efforts sincères de la Russie". -- Obstacles au règlement -- Le négociateur en chef de l'opposition syrienne, Nasr al-Hariri, a appelé à la rédaction d'un nouveau traité de lutte contre le terrorisme. Il s'est plaint que les accords d'Astana ne fonctionnaient pas dans certaines zones des "zones de désescalade" syriennes. Pour Serguei Lavrov, la non application des décisions d'Astana dans les régions d'Idlib et la Ghouta orientale est dû au fait que "le groupe terroriste de Jabhat al-Nusra se sent comme chez lui". "Si le problème d'Al-Nusra est résolu, grâce à un front vraiment consolidé, y compris avec la coalition dirigée par les Etats-Unis, je suis convaincu que la situation humanitaire à Idlib et dans la Ghouta orientale serait bien différente", avait déclaré Lavrov à la presse. Le Congrès du dialogue national syrien, prévu dans la ville balnéaire russe de Sotchi, devrait réunir, outre les différentes parties syriennes, plusieurs observateurs, y compris des Nations Unies. Au total, le congrès devrait réunir environ 1 500 participants, avec comme principal objectif : la mise en place d'une commission chargée de l'élaboration de la nouvelle constitution syrienne.