Le mouvement de protestation entamé il y a plus de 45 jours dans la région de Jerada dans le nord du Maroc se poursuit et suscite une forte adhésion des femmes, et une marche a été annoncée pour dimanche dans l'ancienne ville minière, lieu de nombre d'accidents dramatiques qui ont provoqué colère et émoi au sein de la population locale. La marche prévue à Jerada, entre dans le cadre d'une série d'actions de protestation hebdomadaires enclenchées il y a 48 jours pour réclamer "une alternative économique" pour la région, ont annoncé samedi plusieurs instances politiques et syndicales citées par des médias marocains. Auparavant, samedi précisément, le mouvement a vu la participation particulière de la gent féminine, tous âges confondus. Habillées en blanc (couleur du deuil pour les veuves) elles se sont réunies à proximité de la municipalité de la ville en signe de tristesse pour la perte de leurs époux morts dans les "mines de la mort". Tandis que les hommes ont préféré s'habiller en tenue d'ouvriers de mines. Chaque année, deux à trois hommes meurent en silence dans les mêmes conditions, soit dix-huit morts en vingt ans. Faute d'alternatives économiques, des jeunes souvent diplômés sont contraints de creuser des mines. Selon des données du Haut commissariat au plan (HCP), l'organisme statistique marocain, Jerada est l'une des communes les plus pauvres du Maroc.