Des milliers de personnes étaient rassemblées lundi à Jerada, dans le nord-est du Maroc, pour dénoncer la "marginalisation" de cette ancienne ville minière, après la mort de deux jeunes adultes dans un puits clandestin d'extraction de charbon, ont rapporté des médias. Agés de 23 et 30 ans, ces frères sont morts vendredi en effectuant des prélèvements dans les galeries clandestines d'une mine de charbon désaffectée. Leurs corps ont été extraits samedi. Ces décès ont suscité colère et émoi au sein de la population locale, selon des médias marocains, et cette ville de quelques dizaines de milliers d'habitants est depuis en "effervescence". Lundi, pour la deuxième journée consécutive, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées pour dénoncer "l'abandon" de la ville et "les conditions de vie difficiles" de ses habitants, a indiqué Said Zeroual, un responsable local de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH). En signe de solidarité, "toute la ville observe une grève générale", a-t-il ajouté. Malgré la fermeture de l'activité, "une bonne partie" des habitants de Jerada (...) risque sa vie pour aller récupérer du charbon dans les mines désaffectées", souligne sur son site l'hebdomadaire Tel Quel. "Chaque année, deux à trois hommes meurent en silence dans les mêmes conditions. Faute d'alternatives économiques, des jeunes souvent diplômés sont contraints de creuser des mines clandestines", explique pour sa part un acteur associatif local, cité par le média en ligne Yabiladi. Selon des données du Haut commissariat au plan (HCP), l'organisme statistique marocain, Jerada est l'une des communes les plus pauvres du Maroc. Des projets économiques avaient été mis en oeuvre par l'Etat après la fermeture de la mine. Mais "les alternatives n'étaient pas suffisantes (...), la ville n'a pas d'autres ressources, il n'y a pas d'emplois, pas d'usines. Les gens vivent dans la précarité", explique M. Zeroual.