Des associations de la wilaya d'Adrar appellent à qualifier les crimes nucléaires perpétrés par la France coloniale à Reggane (Sud d'Adrar) "d'explosions" et non pas "d'essais". S'exprimant à l'APS à l'occasion de la commémoration du 58ème anniversaire de ces explosions, des représentants de ces associations rejettent avec vigueur la qualification, par certains, de ces crimes de simples "essais nucléaires" de Reggane au lieu d'"explosions", au regard à leurs séquelles dévastatrices affectant aussi bien l'Homme que la Nature. Le président de l'association "13 février 1960" de la wilaya d'Adrar, Sid Ameur El-Hamel, a estimé que l'appellation "essais nucléaires" renvoie à "un signifié tacitement pacifique" pour un des plus atroces crimes nucléaires commis contre l'humanité et consistant en les explosions dénommées "Gerboise bleue française", ayant secoué un 13 février 1960 la paisible contrée de Reggane et ses environs. "Il faut appeler les choses par leur nom", par fidélité à la terminologie sémantique, notamment à la lumière du contexte juridique dans la définition des véritables et réels concepts des explosions nucléaires coloniales gravées dans l'histoire humaine, passée, présente et future, a souligné M.Hamel. Il a, pour étayer cette thèse, fait état de liens entre la radioactivité et certaines maladies cancéreuses, dont la thyroïde, ajoutant qu'il existe tant d'indices démontrant ces effets radioactifs, suite notamment au recensement de cas de cancer du colon, classé l'année dernière en tête des cas de cancer au niveau de la wilaya d'Adrar, suivi des cancers du sein et des poumons. De l'avis de ce spécialiste, il s'avère "urgent et nécessaire" d'arrêter un plan d'action à même de permettre le dépistage précoce des maladies cancéreuses chez la tranche d'âge des 45 ans et plus chez les hommes et des 35 ans et plus chez les femmes, en plus de la programmation du traitement en temps approprié pour prendre en charge les malades. Dr Mabrouki a préconisé également l'acquisition de certains moyens nécessaires pour un meilleur dépistage et diagnostic du cancer, dont la réalisation d'un laboratoire d'anatomie, l'établissement d'un registre des malformations néonatales, d'un autre de dépistage chromosomique pour être mis à contribution comme données fiables afin d'établir le lien des maladies à la radioactivité. Il a estimé que registre actuel des cancéreux existant à Adrar n'est qu'un carnet descriptif sans étude analytique. Le même responsable a émis le souhait de voir le centre anticancéreux d'Adrar contribuer à garantir les actions précités, dont le dépistage précoce du cancer, en vue d'une meilleure prise en charge médicale des patients et leur suivi périodique et régulier, en leur épargnant les lourdes charges et pénibles déplacements vers d'autres régions pour des motifs de soins.