L'observatoire des ressources du Sahara Occidental (WSRW) a salué vendredi l'opposition de la Suède au mandat demandé par la Commission européenne pour entamer des négociations avec le Maroc en vue d'un nouvel accord de pêche qui inclut les eaux territoriales du Sahara Occidental. "L'engagement ferme de la Suède est conforme au droit international et à la décision de la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE)", a déclaré la coordonnatrice de WSRW, Sara Eyckmans, citée dans un communiqué de l'observatoire. Elle a ajouté qu'il était "satisfaisant de voir la Suède prendre une position constante et ferme", exprimant l'espoir que cette attitude soit appuyée par "une politique nationale qui donnera des instructions claires aux entreprises suédoises de ne pas s'engager dans le Sahara Occidental". Pour rappel, la Suède a annoncé qu'elle voterait contre la validation du mandat de la commission européenne de négociation d'un nouveau protocole relatif à l'accord de pêche entre l'UE et le Maroc, incluant les eaux territoriales sahraouies. Le ministre des affaires rurales suédois, Sven Erik Bucht a affirmé, dans un communiqué adressé à la commission des représentants permanents de l'UE que "son pays refusera chaque nouvel accord de partenariat entre l'UE et le Maroc dans le domaine de la pêche, tant qu'il inclura les eaux territoriales sahraouies", annonçant que la Suède votera "non". WSRW relève que plus de 90% de l'activité de pêche de l'UE dans le cadre de l'accord en question a lieu dans les eaux territoriales du Sahara Occidental, pas au Maroc, comme relevé d'ailleurs, par l'avocat général de la CJUE qui a conclu également que l'UE viole plusieurs principes juridiques, y compris le droit du peuple du Sahara Occidental à l'autodétermination. La Suède a déjà pris une position "fondée sur le respect du droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental". En 2012, elle a fait partie des Etats membres de l'UE qui ont voté contre le protocole de pêche UE-Maroc, rappelle l'observatoire. Les autres pays qui ont rejeté l'accord à l'époque étaient le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Danemark, la Finlande, l'Autriche et Chypre. Pour rappel, la Cour de justice de l'UE a conclu en décembre 2016 qu'aucun accord de commerce ou d'association UE-Maroc ne pouvait être appliqué au Sahara occidental sans le consentement explicite du peuple de ce territoire occupé.