Le Front Polisario n'a "pas été consulté", "ni eu connaissance" du contenu du projet d'accord paraphé le 31 janvier dernier par l'Union européenne (UE) et par le Maroc à l'issue des négociations sur la conclusion d'un accord additionnel à leur accord d'association après l'arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE) de décembre 2016, a affirmé le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati. "En ce qui concerne l'amendement proposé à l'accord commercial UE-Maroc, nous n'avons pas été consultés. Nous n'avons pas eu, non plus, connaissance du contenu du projet d'accord" paraphé entre les deux parties, a-t-il souligné dans un communiqué. "C'est aussi la raison pour laquelle aucun membre de l'UE, même ceux qui soutiennent l'occupation marocaine, ne s'est opposé au Front Polisario lorsqu'il a adhéré aux conventions de Genève au nom du peuple du Sahara occidental", a-t-il expliqué. Mohamed Sidati a estimé, en outre, que la Commission européenne doit cesser de se référer à la "population sahraouie" au lieu du "peuple du Sahara occidental". "Cette formulation délibérée contredit les résolutions de l'ONU et l'arrêt de la Cour. Et en l'utilisant, la Commission européenne nie l'existence même du peuple du Sahara occidental et de son unité en tant que peuple. Elle viole leur droit à l'autodétermination et approuve la politique de colonisation du Maroc dans le territoire sahraoui ", a-t-il déploré. Le projet d'accord paraphé par l'UE et le Maroc "ne nuit pas seulement à la réputation de l'UE en tant que garant de l'Etat de droit", selon le ministre sahraoui, mais "sape également les efforts de l'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la reprise des négociations directes entre le Front Polisario et le royaume du Maroc".