Le dossier du Sahara occidental, longtemps occulté par les médias français, refait surface à la faveur de l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) qui a réitéré, mardi, que le Maroc n'a aucune souveraineté sur le Sahara occidental. La CJUE a estimé dans son verdict, loin d'être une surprise, que l'accord de pêche conclu entre l'UE et le Maroc, entré en vigueur le 28 février 2007, ne s'appliquait pas aux eaux du Sahara occidental, motivant sa décision par le droit des peuples à l'autodétermination. Le quotidien de l'économie et des affaires, Les Echos, a estimé que dans son arrêt, la CJUE "vide de sa substance" un accord sur la pêche de l'UE avec le Maroc, relevant que c'est une décision "lourde de conséquences". De son côté, le quotidien Le Monde a consacré un long article dans lequel il a souligné l'arrêt de la CJUE sur l'accord de pêche UE-Maroc qui "n'est pas applicable au Sahara occidental", car "il ne respecte pas le droit à l'autodétermination", rappelant l'arrêt antérieur du 21 décembre 2016 par lequel "la plus haute juridiction européenne avait ordonné que le Sahara occidental soit exclu de l'accord de libre-échange UE-Maroc". Le journal reprend le texte de l'arrêt qui souligne que "la Cour juge donc que, compte tenu du fait que le territoire du Sahara occidental ne fait pas partie du territoire du royaume du Maroc, les eaux adjacentes du territoire du Sahara occidental ne relèvent pas de la zone de pêche marocaine visée par l'accord de pêche". "La pêche européenne interdite dans les eaux du Sahara occidental. C'est la conclusion d'un match juridique entamé il y a des années", a écrit pour sa part Libération, qui a estimé que "le pot de terre (les associations qui défendent le droit à l'autodétermination des Sahraouis, proches du Front Polisario) a vaincu le pot de fer (le royaume du Maroc)". Pour le quotidien les conséquences de la décision de la CJUE "vont être immédiates". "C'est terminé. Personne n'a plus le droit de pêcher dans les eaux du Sahara occidental et les tarifs préférentiels ne s'appliquent plus", a écrit le journal citant les propos d'une source proche du dossier, qui indique que les bateaux européens "doivent arrêter leur activité et les Etats membres doivent cesser de délivrer des licences de pêche". Contacté par le journal, Oubi Bouchraya, représentent du Front Polisario en France, a indiqué espérer que la Commission européenne "va en prendre bonne note et que son esprit sera pris en compte dans la signature des prochains accords avec le Maroc". Pour ce responsable, "c'est un message positif qui peut contribuer à aider le nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour accélérer les négociations".