L'association sahraouie de défense des droits de l'homme "El-Ghad" a appelé lundi la Commission européenne à arrêter "immédiatement" le processus de consultation mené dans le cadre des négociations avec le Maroc pour la conclusion d'un accord additionnel à l'accord d'association, dénonçant son "intention claire" de contourner l'arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE) rendu en décembre 2016. L'association sahraouie a lancé, dans un communiqué, "un appel à la Commission européenne pour qu'elle arrête immédiatement toute consultation avec des acteurs du territoire du Sahara occidental jusqu'à l'obtention de l'autorisation de procéder à des négociations avec le Maroc auprès de l'organe représentatif du peuple du Sahara occidental, le Front Polisario". Le 21 décembre 2016, la CJUE a rendu un jugement établissant clairement que les accords d'association et de libéralisation UE-Maroc ne s'appliquaient pas au territoire du Sahara occidental. Dans son arrêt, la CJUE soulignait que si l'accord devait s'y appliquer, il faudrait un consentement préalable du peuple sahraoui, c'est-à-dire du Front Polisario, reconnu par l'ONU comme le représentant du peuple du Sahara occidental depuis 1979. L'association s'est dite également "préoccupée" par la manipulation délibérée des expressions "peuple du Sahara occidental" et "population locale", deux "concepts fondamentalement différents". En effet, ces expressions offrent une marge de manœuvre à la Commission dans la mesure où le nombre de colons marocains présent dans les territoires occupés a, aujourd'hui, dépassé le nombre d'habitants sahraouis. L'approche de la Commission européenne est "profondément destructrice et intenable" et "contrevient directement au droit européen et international", a affirmé l'association El-Ghad, soulignant que cette approche tend également à "renforcer et financer l'occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc et menace de saper les efforts de l'envoyé spécial des Nations unies au Sahara occidental". L'association sahraouie de défense des droits de l'homme a réaffirmé, à ce titre, la souveraineté permanente du peuple du Sahara occidental sur ses ressources naturelles, rappelant que "toute activité d'exploration ou d'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental, et tout accord commercial couvrant ce territoire doit obtenir le consentement du peuple sahraoui à travers son représentant légitime, le Front Polisario".