La concrétisation de la migration vers la diffusion numérique dans le secteur de la communication qui est effective en Algérie s'inscrit en droite ligne des recommandations de l'Union africaine de radiodiffusion (UAR) qui tient depuis lundi dans la capitale rwandaise, Kigali, sa 11ème session sous le thème: "Les batailles féroces autour de la TNT en Afrique", en présence du ministre de la Communication, Djamel Kaouane. Le Forum de Kigali est ouvert aux ministres de la communication des pays membres du Conseil exécutif de l'UAR (Algérie, Angola, Botswana, Cameroun, Ghana, Kenya, Libye, Nigeria et Sénégal), régulateurs du secteur audiovisuel sur le continent et partenaires de ce processus. L'Algérie, qui a eu à assurer la présidence de l'UAR, de 2010 à 2014, en la personne du directeur général de la télévision algérienne (EPTV), Toufik Khelladi, a assumé les principales questions qui se posaient à l'audiovisuel africain notamment la question des droits sportifs avec la Fédération internationale de football (FIFA), le projet UAR-Menos relatif à l'échange de contenu multimédias par satellite et par IP (Internet), et la production de contenus de qualité. L'Algérien Chawki Sahnine, reconduit en 2017 à Abidjan (Côte-d'Ivoire) au poste de président de la Commission technologie et formation de l'UAR, a pris part à la table ronde organisée dans l'après-midi sous le thème "qu'est-ce qui n'a pas marché?" Dans sa feuille de route au sein de l'organisation africaine appelée à relever de "nombreux challenges technologiques", M. Sahnine, qui est le directeur général de la Télédiffusion d'Algérie (TDA), a met l'accent sur la formation. L'Algérie s'est proposée à cet effet d'organiser dans les prochains jours une formation sur les questions liées à la transmission et la diffusion audiovisuelle en Afrique. Par ailleurs, la spécialisation est l'autre point sur lequel M. Sahnine et son équipe vont mettre l'accent, et trois pays (l'Algérie, la Tunisie et le Maroc) ont d'ores et déjà mis à la disposition de l'UAR des centres de formation. A l'ouverture de la rencontre, M. Kaouane qui présentait l'expérience algérienne dans le domaine de la télévision numérique terrestre (TNT), a souligné que ce forum constitue "un événement unique qui a vocation de rassembler la communauté africaine de l'audiovisuel autour d'un sujet qui est d'une lancinante actualité, à savoir la migration vers la télévision numérique terrestre", mettant en avant la "dimension stratégique" que revêt ce domaine pour l'Algérie et pour le continent africain dans son ensemble. Il a relevé, à cet égard, que le secteur de la communication a mis en oeuvre "une stratégie de développement du numérique en Algérie matérialisée par un plan d'actions, des options technologiques et un dispositif réglementaire adapté", rappelant, dans ce cadre, la mise en place en mars 2009, d'un Comité national de stratégie numérique, avec pour mission l'"élaboration d'une stratégie et d'une planification intégrant les secteurs concernés". Il a rappelé, dans le même contexte, que "les organisations nationales de radiotélévision englobaient à la fois l'activité de production télévisuelle et radiophonique, et l'activité de diffusion. Avec l'avènement de la TNT et l'introduction de la notion d'opérateur de multiplex, ou de bouquet, il est devenu nécessaire de séparer ces activités". Après avoir concrétisé la migration vers la diffusion numérique, le secteur de la communication "s'est attelé, à travers l'opérateur TDA, à l'introduction et à la généralisation d'un premier réseau de Télévision Numérique Terrestre qui a nécessité des investissements de l'ordre de 50 millions de dollars", a noté le ministre. Créée en 2006 en remplacement de l'Union de radio diffusion et télévisions nationale d'Afrique (URTNA), les activités de l'UAR sont dictés par trois objectifs essentiels. Il s'agit de faire de l'Union un organisme de radiodiffusion de premier rang, de contribuer au développement des services de radiodiffusion et télévision en Afrique, et de fournir des services aux Africains et à la diaspora africaine. Pour rappel, l'Algérie s'est acquittée de ses cotisations envers l'organisation jusqu'à 2016.