L'ambassadeur de Russie à Alger, Igor Beliaev, a mis en avant la position de son pays à l'égard des principales questions et conflits sévissant dans le monde, affirmant l'impératif de mettre en oeuvre les mécanismes et décisions de l'ONU concernant le conflit au Sahara occidental et dépasser la scission en Libye. Beliaev a mis en garde contre des desseins dissimulés derrière la présence militaire dans la région du Sahel et les tentatives de diviser la Syrie, soulignant l'impératif de parvenir à un règlement de la question palestinienne. Dans un entretien accordé au quotidien d'El Khabar de ce mercredi, l'ambassadeur russe a mis l'accent sur l'importance de mettre en oeuvre les mécanismes et résolutions de l'ONU sur le conflit au Sahara Occidental, rappelant que son pays a toujours joué un rôle clé dans la question sahraouie. "Si des pays influents sont à l'origine du non aboutissement à un règlement du conflit ...la question est complexe pour nous", a-t-il poursuivi. A cet effet, le diplomate russe a exprimé l'appui de son pays aux résolutions de l'ONU concernant cette cause et les solutions qu'elles parrainent, y compris le lancement de négociations directes entre le front Polisario et le Royaume Uni, et l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination. Concernant le dossier libyen, M. Beliaev a indiqué que "la solution en Libye est entre les mains des Libyens eux-mêmes et tous les pays sont tenus de les aider à s'asseoir autour de la table du dialogue", ajoutant: "pour nous, il faut dépasser cette scission". Il a salué, en outre, la position de l'Algérie vis-à-vis de la crise libyenne et sa vision à l'égard de l'évolution de la situation sur la scène politique libyenne, soulignant "la pertinence de la position de l'Algérie à l'égard du dossier libyen". Par ailleurs, l'ambassadeur russe à nié l'existence d'une quelconque relation entre la Russie et les forces présentes dans la région du Sahel, ajoutant que "l'initiative du G5-Sahel est passée en Conseil de sécurité et la Russie a appuyé le projet ... mais nous n'avons pas participé au financement de cette force, ni sur le plan financier, ni sur le plan militaire et même pas en termes de technologie". La situation dans la région "ne connaît pas d'amélioration sur le plan sécuritaire ... ce qui suscite beaucoup d'interrogations", a estimé le diplomate russe, mettant en garde contre "des intentions malsaines" qui cibleraient la région. Il a ajouté que "la Russie s'intéresse à l'évaluation algérienne de ce qui se passe dans la région du Sahel, de par son influence dans la région et sa parfaite connaissance de la situation qui y prévaut", précisant qu'"une fois de plus, nous mettons en avant la pertinence de l'approche algérienne (...) sur laquelle nous fondons notre position à l'égard de la question du Sahel", ce qui explique le rapprochement des vues de la Russie et de l'Algérie. Pour ce qui est de la crise en Syrie dans laquelle la Syrie joue un rôle clé, M. Igor Beliaev a souligné les efforts intenses consentis par son pays pour transformer la crise militaire en crise politique, arguant qu'à chaque pays ses intérêts. Les Etats Unis oeuvrent à favoriser l'emprise de l'opposition sur des régions syriennes, ce qui menace de le pays de division. La Russie veille à préserver l'unité de la Syrie et sa souveraineté, et à vaincre le terrorisme et les efforts consentis pour inviter le Gouvernement et l'opposition à s'asseoir autour de la table du dialogue s'incrivent dans ce sens. Concernant la question palestinienne, le diplomate russe à réaffirmé l'appui de son pays à l'établissement d'un Etat palestinien reconnu à l'échelle internationale sur la base des frontières de 1967 avec El Qods pour capitale, estimant que la situation était désormais plus complexe en raison de l'appui de la nouvelle administration américaine à Israël. "Nous essayons de relancer le processus pacifique de règlement de la question palestinienne, à travers un quartette international regroupant la Russie, les Etats Unis, l'ONU et l'Union européenne (UE)", a affirmé le diplomate russe, exprimant son inquiétude quant à l'expansion des colonies israéliennes sur les territoires palestiniens.