L'Union africaine procédera ce mercredi au lancement officiel de la Zone de libre échange continentale (ZLEC) lors d'un sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, prévu dans la capitale du Rwanda, Kigali. Ce sommet, convoqué par le chef d'Etat rwandais, Paul Kagamé, président en exercice de l'UA, devrait aboutir à la signature par les pays membres du traité de lancement du processus de la zone de libre échange continentale. Ce projet constitue l'un des axes prioritaires de l'Agenda 2063 de l'UA, qui avait tracé une nouvelle vision du développement du continent sur les cinq prochaines décennies en s'appuyant sur une croissance inclusive et un développement durable. L'Agenda se fixe pour objectif notamment de bâtir "une agriculture moderne pour une production, une productivité et une valeur ajoutée plus grandes, contribuant à la prospérité nationale et à la sécurité alimentaire collective de l'Afrique", estimant que l'économie africaine devrait "contribuer grandement" à la transformation et à la croissance du continent à travers la valorisation de plusieurs secteurs et domaines d'activité, de même que l'exploitation de nouvelles ressources. D'ici 2063, les pays africains ambitionnent d'être "parmi les plus performants, en termes de mesures de la qualité de vie dans le monde grâce à des stratégies de croissance inclusive, la création d'emplois, l'augmentation de la production agricole, des investissements dans la science, la technologie, la recherche et l'innovation, ainsi que la fourniture de services de base". Selon une étude de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, "la conclusion et la mise en oeuvre fructueuses d'un accord sur la zone de libre échange, complétées par des efforts visant à améliorer les infrastructures liées au commerce et les procédures douanières, ainsi qu'à réduire les coûts de transit et autres coûts des échanges, pourraient entraîner une hausse de 52%, soit environ 35 milliards de dollars du commerce intra-africain d'ici 2022". Toutefois, il est recommandé aux Etats africains de mettre l'accent plus particulièrement sur des "arrangements" à l'échelle continentale et d'inscrire l'ambition d'arriver à un accord sur la zone de libre échange "dans un délai ne dépassant pas les deux ans", d'autant que la faiblesse du réseau d'infrastructures sur le continent constitue "l'un des grands obstacles au développement du commerce intra-africain et aux investissements" . Avec le lancement de la ZLEC, estiment de nombreux économistes, "les pays africains auront démontré toute leur volonté d'aller vers une intégration réussie permettant la concrétisation de projets en commun", ajoutant que la mise en place de ce projet marque "le début d'un nouveau processus qui pourrait rapprocher l'Afrique de ses objectifs de développement et de la réalisation des aspirations de l'Agenda 2063". Outre les bénéfices qui en découleront, la mise en oeuvre d'un accord sur la zone de libre échange est considérée par ces mêmes experts en économie comme "un signal de la détermination du continent à rompre avec les récits négatifs du passé pour se tourner vers un avenir fondé sur une prospérité partagée".