L'Algérie est appelée à se préparer aux métiers d'avenir liés à l'intelligence artificielle, a plaidé lundi à Alger, la chercheure Habiba Drias, qualifiant celle-ci d'exigence pour le développement socio-économique du pays. "L'Algérie devrait se préparer, dés aujourd'hui, aux métiers d'avenir liés à l'intelligence artificielle, car c'est une exigence pour le développement économique et sociétal du pays et un investissement d'avenir", a soutenu la Directrice du Laboratoire de recherche en intelligence artificielle à l'Université des Sciences et de la Technologie, Houari Boumédiène (USTHB). L'intelligence artificielle est définie comme étant l'ensemble des théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence. Elle correspond donc à un ensemble de concepts et de technologies plus qu'à une discipline autonome constituée. Intervenant lors d'une conférence-débat organisée à l'Institut national d'Etudes de stratégie globale (INESG), sur le thème "L'intelligence artificielle : applications et enjeux technologiques, sociétaux et stratégiques", le Professeur Drias a défini cette notion comme étant un défi et une innovation aux limites de l'informatique classique. "Nous devons anticiper l'innovation et la maitrise de l'intelligence artificielle, notamment ses enjeux, a ajouté la chercheure, mettant en garde contre le risque d'importer cette évolution, considérant qu'il convient plutôt de la développer pour la société algérienne. Assurant que cela est à "notre portée", elle a convié les pouvoirs publics à envisager, dans cette perspective, la création d'écoles, d'universités et de centres de recherche versés dans cette spécialité d'avenir. De même qu'à identifier et à créer des services innovants pour une croissance à grande échelle. Elle a déploré, à ce sujet, que, dans notre pays, seuls 2 ou 3 universités enseignent l'intelligence artificielle, mais pas dans sa complexité. Le Pr Drias a, en outre, encouragé la création de startups en intelligence artificielle, faisant savoir, qu'entre 2012 et 2017, 1500 entreprises de ce type ont vu le jour à travers le monde, assurant que pour l'Algérie, le terrain est vierge dans ce domaine. Précisant que l'intelligence artificielle combine l'informatique, les mathématiques et les sciences sociales, l'hôte de l'INESG a fait valoir ses nombreux avantages dans de larges axes d'activités et de secteurs. Ainsi, "pour les nouvelles technologies de la communication, elle permet aux opérateurs de la téléphonie mobile de localiser leurs clients grâce aux mobiles de ces derniers", a-t-elle argumenté, alors que pour le secteur de la santé, elle est utilisée dans la télémédecine et que dans les mathématiques, elle sert à optimiser les fonctions numériques. "L'intelligence artificielle impacte aussi positivement les secteurs de l'industrie, du commerce, des banques et finances, de l'urbanisme (ville intelligente), etc", a-t-elle encore détaillé, relevant qu'actuellement cette notion connait un tournant dans la mesure où elle a surpassé l'homme dans ses capacités cognitives, citant, à ce propos, les performances supérieures du robot face aux jeux d'échecs et de Go.