Le représentant du Front Polisario en France, Bouchraya Bachir a affirmé que la campagne tapageuse que mène l'occupant marocain contre la République arabe sahraouie démocratique (RASD), n'est qu'une campagne anticipative à la veille de la réunion du Conseil de sécurité dans le cadre d'une manoeuvre pour se désengager du processus de règlement pacifique, et ce après l'échec de tous les paris de l'occupant qui se retrouve au pied du mur, tant au plan régional qu'international. "La campagne tapageuse que mène l'occupant marocain contre l'Etat sahraoui n'est qu'une campagne anticipative à la veille des réunions du Conseil de sécurité pour le mois d'avril dans le cadre d'une manoeuvre pour se désengager du processus de règlement après que le gouvernement marocain ait compris que son pari sur le temps pour entraver le processus de règlement pacifique est arrivé à une impasse en raison de l'étau qui se resserre de plus en plus autour du Maroc aux plans régional et international", a déclaré M. Bouchraya à la chaine allemande de langue arabe "Deutsche Welle-TV Arabia". Affirmant que cette agitation traduit "les craintes" du Maroc au sujet de la réunion du Conseil de sécurité au cours du mois d'Avril qui consacrera 5 séances au Sahara Occidental, le représentant du Front Polisario a indiqué que cette attaque n'est pas une première, rappelant la grande campagne menée par l'Etat marocain contre la visite de l'ancien Secrétaire général de l'ONU dans la région. Dans ce même contexte, M. Bouchraya a précisé que le rapport qui sera présenté par l'Envoyé onusien Horst Kohler traite de deux principaux points qui suscitent la crainte du Maroc. Il s'agit du "lancement du processus de négociations approuvé récemment par le Conseil de sécurité et au sujet duquel le Maroc a affiché "une objection progressive qui se transforme en opposition radicale" à travers ses manoeuvres visant à le faire dévier de sa trajectoire légale, a-t-il expliqué. Le 2e point, poursuit M. Bouchraya, concerne "les arrangements induits par les violations du cessez-le-feu" par le Maroc notamment à travers sa dernière aventure dans la région d'El Guergarat et qui a nécessité une réaction ferme de la part de la Direction et de l'armée sahraouies pour le contraindre à battre en retraite derrière le mur de séparation, comme le stipule l'accord n 1 du cessez-le-feu. Bouchraya a battu en brèche les allégations du Maroc, qu'il a qualifiées de "Poisson d'Avril", sur une prétendu violation du cessez-le-feu par le Front Polisario dans les deux régions d'El Guergarat et d'El Mahbès, d'autant que l'ONU a affirmé, mardi soir par la voix de Stéphane Dujarric, porte-parole de l'ONU qu"'aucune violation ou incursion n'avaient été enregistrées de l'accord de cessez-le-feu ". "C'est le Maroc qui a eu recours à la violation du cessez-le-feu en ouvrant une brèche dans le mur marocain en août 2016, justifiant ainsi tout ce blocage existant aujourd'hui et c'est lui qui empêche aussi l'application d'un chapitre de la résolution 2351 du Conseil de sécurité,en avril 2017 et qui a trait à l'envoi d'une mission technique pour examiner cette violation", a-t-il précisé. == La partie sahraoui engagée à respecter l'accord de cessez-le-feu et disposée à s'asseoir à la table des négociations== Par ailleurs, M. Bouchraya a réitéré l'engagement du Front Polisario à "respecter l'accord de cessez-le-feu et sa disponibilité à des négociations directes et sans conditions préalables avec le Maroc conformément à la résolution du Conseil de sécurité", assurant cependant "sa détermination et sa résolution à répliquer avec la force nécessaire à toute action irréfléchie de l'occupant marocain dans les territoires libérés de la RASD". Il a affirmé, à ce propos, qu'en cas de persistance du Maroc à entraver le processus de paix et à refuser l'option des négociations, les résolutions du Conseil de sécurité sont claires notamment la 2351 (avril 2017) qui a souligné la nécessité d'engager des négociations directes entre les parties au conflit, à savoir le Royaume du Maroc et le Front Polisario, pour aboutir à une solution politique consensuelle garantissant au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination. Ce que le gouvernement marocain exige pour reprendre les négociations "n'est rien d'autre que des conditions" que rejettent le droit international, a-t-il estimé, qualifiant l'autonomie proposée par le Maroc de "conception désuète" qui a abouti à des échecs dans tous les pays colonisés. "Si le Maroc souhaite proposer aux Sahraouis d'autres options telles que l'indépendance et l'intégration, elles sont le bienvenues, toute autre option est refusée", a soutenu M. Bouchraya. Pour le représentant du Front Polisario, le question est "qui détient la souveraineté sur le Sahara Occidental, étant donné que le droit international stipule que c'est au peuple sahraoui de décider de la situation final du territoire à travers une consultation libre et régulière et c'est exactement ce point que le Maroc craint car convaincu que le peuple sahraoui choisira l'indépendance". A rappeler que la Minurso avait affirmé n'avoir observé aucun mouvement d'éléments militaires du Front Polisario dans la zone tampon d'El Guergarat. Ce démenti de l'ONU intervient suite à une lettre adressée par le Maroc au Conseil de sécurité relative à de prétendues violations de l'accord de cessez-le-feu par le Front Polisario dans cette zone démilitarisée.