Des consultations des pays garants du processus d'Astana visant à trouver une solution au conflit syrien étaient prévues lundi à Genève, alors que l'Onu veut réunir six pays influents lundi prochain dans l'attente de la formation d'un Comité constitutionnel, composé de représentants du gouvernement syrien et de l'opposition. L'Envoyé spécial du président russe pour le Moyen-Orient et les pays d'Afrique, vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a indiqué que les représentants des trois pays garants du processus d'Astana auront des consultations avec l'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, les 18 et 19 juin en cours à Genève. "Nous avons une bonne opportunité pour se réunir ensemble à Genève et tenir de telles consultations avec de Mistura en présence des trois pays garants du processus d'Astana (la Russie, l'Iran et la Turquie)", trois pays qui avaient lancé à Sotchi l'idée d'une nouvelle Loi fondamentale pour la Syrie, a indiqué M. Bogdanov. Une deuxième conférence du dialogue syrien à Sotchi est, en effet, prévue après la détermination des arrangements de l'action de la commission de débat de la Constitution syrienne en vue de consolider les décisions prises pour permettre aux Syriens eux-mêmes de trouver une sortie consensuelle à la crise. "Le règlement de la crise en Syrie part de la nécessité de préserver sa souveraineté, son indépendance et son intégrité territoriale, conformément à la résolution du Conseil de sécurité", a-t-on insisté lors des différentes réunions de concertations. L'accent est notamment mis dans ce contexte sur l'efficacité des réunions d'Astana sur la crise en Syrie et les résultats de la Conférence du dialogue national inter-syrien de Sotchi, tenue en janvier dernier pour consolider le processus lancé en vue d'un règlement politique de la crise en Syrie. == Efforts de l'Onu pour réussir la réunion du 25 juin à Genève == Dans ce contexte, Staffan de Mistura a exprimé son souhait de réunir six pays influents le 25 juin à Genève pour faire avancer les discussions sur une nouvelle Constitution syrienne. "Je n'attends pas de percée importante mais je suis confiant sur le fait que des progrès sont possibles", a-t-il dit, souhaitant un compromis autour de la listes de noms de l'opposition pour un Comité constitutionnel. La création d'un tel comité, chargé de plancher sur une réforme de la Constitution en Syrie, est le principal acquis d'un sommet organisé fin janvier à Sotchi, en Russie. Le gouvernement syrien avait cependant ensuite rejeté cette idée, restée depuis lettre morte, jusqu'à ce que l'ONU annonce fin mai avoir reçu une liste du gouvernement, avec 50 noms. Il avait, par ailleurs, souhaité une réunion similaire à celle prévue ce lundi avec le groupe restreint sur la Syrie, composé notamment par la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l'Allemagne. Les consultations se poursuivront également avec le gouvernement et l'opposition syrienne et d'autres pays. == L'Onu: la crise a fait plus de 920.000 déplacés en 2018 == Alors que les efforts internationaux visant à trouver une issue au conflit qui perdure depuis sept ans en Syrie, plus de 920.000 personnes ont été déplacées au cours des quatre premiers mois de l'année, un chiffre record depuis le début de la crise dans ce pays, selon l'ONU. "Nous assistons à un déplacement massif à l'intérieur de la Syrie (...) de janvier à avril, il y a eu 920.000 nouveaux déplacés", a déclaré mercredi à Genève Panos Moumtzis, coordinateur humanitaire de l'ONU pour la Syrie. "C'est le plus grand nombre de déplacés sur une courte période de temps depuis que le conflit a éclaté", a-t-il ajouté. Par ailleurs, au total, 6,2 millions de Syriens ont quitté leurs foyers à l'intérieur du pays, et quelque 5,6 millions sont toujours réfugiés dans les pays voisins, selon des chiffres onusiens, qui font également état de plus de 350.000 morts. Moumtzis a précisé que les nouveaux déplacés avaient été contraints de partir en raison de l'escalade des combats dans l'ancien bastion rebelle de la Ghouta orientale et dans la province d'Idleb (nord-ouest), qui est presque entièrement contrôlée par des terroristes.