La Russie, la Turquie et l'Iran se sont retrouvés hier dans la capitale du Kazakhstan, Astana, pour poursuivre le processus de dialogue tripartite, auquel s'est joint le représentant spécial du SG de l'ONU pour la Syrie, Sttafan de Mistura, au lendemain de l'échec du 8e round des pourparlers de paix de Genève. En effet, une semaine après l'échec de la réunion de Genève, le huitième round de ces négociations dans la capitale kazakhe doit aboutir à une déclaration finale approuvée par ses parrains : Moscou et Téhéran, alliés de Bachar al-Assad, et Ankara, soutien de l'opposition syrienne dite modérée, et qui bénéficie aussi du soutien des capitales occidentales et de certaines capitales du Golfe. "Une grande partie" des discussions qui ont commencé jeudi ont été consacrées à l'initiative russe de réunir un "Congrès du dialogue national" dans la station balnéaire russe de Sotchi, a indiqué le négociateur russe Alexandre Lavrentiev. Selon lui, une telle réunion, proposée par Moscou fin octobre lors du précédent round de discussions à Astana, serait "une plateforme qui permettrait aux différents représentants de la société syrienne de résoudre les problèmes liés au règlement politique qui n'ont pas été réglés à Genève". Le pouvoir du président syrien Bachar al-Assad a désormais repris l'avantage sur le terrain, mais la perspective d'un règlement politique reste au point mort, l'opposition soutenue notamment par Riyad, Paris et Washington exigeant son exclusion du processus de transition. Alors que le processus de Genève n'avance pas, Moscou espère capitaliser sur les avancées concrètes obtenues à Astana, qui ont permis de réunir régime et rebelles pour discuter de questions militaires, pour relancer le dialogue politique. Mais pour l'instant, son initiative de réunion à Sotchi ne s'est pas concrétisée, butant notamment sur la participation des Kurdes, qu'Ankara rejette. "Il est temps de faire avancer le processus politique", a plaidé l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura, en visite jeudi à Moscou avant de se joindre hier aux pourparlers d'Astana. Il a cependant repoussé les perspectives de règlement politique à un nouveau round de pourparlers espéré à Genève dans la deuxième quinzaine de janvier : "Chaque chose en son temps." Selon lui, le processus d'Astana doit se concentrer sur les zones de désescalade créées lors des précédentes réunions, ainsi que sur les questions liées aux prisonniers et au déminage des anciennes zones de combat. Le rôle que l'ONU peut encore jouer dans le règlement du conflit syrien semble compromis, alors que la Russie se place comme un acteur incontournable. R. I./Agences