L'examen du baccalauréat, session juin 2018, a pris fin lundi après-midi après cinq jours d'épreuves marquées par une bonne organisation et des mesures strictes pour empêcher les tentatives de fraude et tout facteur de nature à perturber un déroulement serein et sécurisé de cet examen. Ainsi, 202 candidats à ces épreuves ont été exclus au niveau national pour cause de retard non justifié durant les trois premiers jours de l'examen, alors que 353 cas de triche ont été enregistrés, dont 83% concernaient des candidats libres, a fait savoir le ministère de l'Education nationale. En prévision du baccalauréat, le gouvernement avait adopté un plan visant la sécurisation des lieux d'examen, la réhabilitation du siège régional de l'Office national des examens et concours (ONEC) à Alger et la réduction des centres de conservation des sujets d'examen, ainsi que l'installation d'appareils de brouillage et de caméras de surveillance et d'enregistrement au niveau des centres d'impression des sujets du baccalauréat et ceux de conservation, outre l'interdiction d'entrée des véhicules aux centres d'examen. Concernant les absences et retards, le ministère avait appelé tous les candidats à rejoindre les salles d'examen une demi-heure au moins avant le début des épreuves, prévenant que tout retard au-delà de l'heure fixée (9h00) "privera le candidat d'y participer". La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, avait donné mercredi dernier le coup dÆenvoi des épreuves du baccalauréat depuis les wilayas de Tébessa et Khenchela. La ministre avait assisté à l'ouverture des plis de l'épreuve de la langue arabe de la filière lettres et langues étrangères au même centre d'examen. Dans une conférence de presse, Mme Benghabrit avait estimé que l'épreuve s'était déroulée dans d'"excellentes conditions à l'échelle nationale". S'agissant des coupures de l'internet, la première responsable du secteur a considéré que cette mesure constituait "une solution temporaire'' en attendant des "solutions définitives aux fuites et à la fraude'', estimant que ces coupures n'affecteraient par les entreprises économiques informées à l'avance des périodes de coupure. Evoquant les fuites intervenues en rapport avec le sujet de l'épreuve de langue arabe sur le réseau social Facebook, la ministre avait affirmé que "des sanctions seront prises'' par la commission interministérielle présidée par le ministère de la Justice à l'encontre des responsables de ces fuites. "Le sujet a été publié sur des pages Facebook après le retour de la connexion internet'', avait précisé la ministre. Plus de 700.000 candidats et candidates étaient convoqués le 20 juin pour passer les épreuves du baccalauréat, dont les résultats seront annoncés à la mi-juillet. La veille de l'examen, la ministre de l'Education nationale avait appelé les candidats et les candidates à "faire preuve de sérénité et de confiance en soi et rejeter tous les comportements de nature à porter atteinte aux efforts qu'ils ont consentis pour la réussite". D'après les données fournies par le ministère de l'Education, le nombre global d'élèves concernés par le baccalauréat cette année était de 709.448, dont 40% de candidats libres. Le nombre des candidats aux besoins spécifiques avoisinait les 400, soit 216 non-voyants et 169 handicapés moteurs. 849 candidats de nationalités trangères ont également passé l'examen. Quelque 260.000 encadreurs ont été mobilisés au niveau des centres d'examen, de regroupement, de codage et de correction pour le bon déroulement des épreuves. Plus de 4.390 détenus devaient subir les épreuves au niveau de 43 établissements pénitentiaires agréés par le ministère de l'Education nationale. Sur le plan pédagogique, la ministre de l'Education nationale avait indiqué à la veille de l'examen que les mesures prises lors des précédentes sessions seraient reconduites cette année: possibilité de choisir entre deux sujets dans chaque matière et octroi de 30 minutes supplémentaires à la fin du temps légal imparti pour chaque épreuve. Le ministère de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique a fait part, de son côté, d'une "coupure de l'accès à Internet pendant une heure au début de chaque épreuve, afin d'empêcher tout ce qui est susceptible d'impacter négativement l'examen, outre une coupure éventuelle d'accès aux sites des réseaux sociaux". Le ministère de l'Education nationale a annoncé, à ce propos, qu'il appliquera les mêmes mesures prises lors des sessions précédentes, à savoir l'interdiction pour les candidats, les enseignants, les surveillants, ainsi que le personnel administratif d'introduire téléphones portables, smartphones, tablettes, écouteurs et tout objet connecté dans les salles d'examen pour prévenir tout risque de fraude. L'examen du baccalauréat de l'année dernière avait vu l'organisation, exceptionnellement, d'une seconde session, en raison des nombreux retards et absences qui avaient été enregistrés. Pour assurer la sécurité des centres d'examen et un déroulement dans le calme et la sérénité des épreuves pour la session 2018, le Commandement de la Gendarmerie nationale avait mis sur pied un plan spécial en coordination avec le ministère de l'Education nationale. Il était, ainsi, prévu "la sécurisation des centres d'examen et leur environnement à travers son territoire de compétence et l'accompagnement et la protection de l'acheminement des sujets à partir des directions de l'éducation jusqu'aux centres d'examen". La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) avait, quant à elle, mobilisé 18.000 policiers pour sécuriser les centres d'examen, de regroupement et de correction. La Direction générale de la Protection civile avait, également, mis en place un dispositif de secours et de prise en charge en cas de nécessité.