Après cinq jours d'épreuves, l'examen du baccalauréat, session 2018, a pris fin, hier, cédant la place à un bilan des plus atypiques, résultant de l'introduction d'une série de mesures de sécurité draconiennes, à commencer par la coupure de l'internet. Une mesure qui a valu au gouvernement d'être l'objet de railleries, sans pour autant avoir empêché la fraude de revenir dans sa forme classique (l'antisèche), comme en témoigne le nombre de 353 tentatives de triche déjouées en sus des 202 candidats exclus pour retard, durant les trois premiers jours de l'examen. 353 cas de triche ont été enregistrés, a déclaré à l'APS le chargé de communication du ministère de l'Education nationale, Abdelkrim Kadourli, en précisant que "83% des candidats concernés par la triche sont des candidats libres". Les candidats libres représentent 40% de l'ensemble des 709 448 candidats qui passent le bac. "202 candidats, dont 80% des candidats libres, ont été exclus durant les trois premiers jours de l'examen à cause de leur arrivée aux centres d'examen au-delà de 8h30", a indiqué la même source. En revanche, "40 427 candidats retardataires, soit 5,69% des candidats au baccalauréat arrivés aux centres de déroulement de l'examen entre 8h et 8h30, à savoir avant la distribution des sujets, ont été admis à l'examen". Et ce, en vertu d'une des mesures de sécurisation du baccalauréat introduites lors de cette session par le département de Nouria Benghabrit consistant en l'attribution d'une demi-heure de battement aux candidats pour rejoindre leurs centres d'examen à condition que leur retard soit accompagné d'un justificatif. Les données susmentionnées, quoique provisoires, reflètent, peu ou prou, l'étendue de la triche qui a lieu en dépit de la campagne de sensibilisation des candidats à la gravité de la triche, à travers les affiches sur l'interdiction de l'utilisation des portables, des écouteurs et du Bluetooth et des orientations présentées, aussi, par les surveillants et les enseignants aux candidats. Une campagne d'appoint aux mesures draconiennes prises par le gouvernement, dont la coupure de l'internet, durant la première heure de chaque épreuve du baccalauréat,"pour éviter tout ce qui peut entacher cet examen scolaire". Il n'empêche qu'à travers cette décision aux conséquences incalculables qui a bien valu au gouvernement d'être l'objet de railleries à l'intérieur du pays et de la part de la presse internationale, certains peuvent y voir matière à satisfaction et de succès du plan pour la sécurisation de l'examen du baccalauréat. Autant d'échecs et de réussites — c'est selon — qu'il faudra recenser en vue d'une prise en compte future dans le projet de réforme du baccalauréat. Le gouvernement avait, rappelle-t-on, adopté un plan de sécurisation de l'examen qui a touché aussi bien les centres d'impression et de conservation des sujets d'examens à travers l'installation d'appareils de brouillage et de caméras de surveillance, que les centres d'examen, en interdisant les visites des officiels dans les centres d'examen, en vue de faire obstacle au phénomène de diffusion des sujets des examens, dès les premiers instants suivant leur distribution dans les centres d'examen. Et ce, en sus de la reconduction de l'interdiction de l'utilisation des téléphones portables et tout autre objet connecté et de la mobilisation de 260 000 encadreurs au niveau des 18 500 centres d'examen et de correction. A. R. [email protected]