Le Partenariat public-privé (PPP), mais également le recours aux startups sont des impératifs pour la concrétisation des projets innovateurs permettant la transformation des villes classiques en smarts cities (villes intelligentes), ont indiqué, mercredi à Alger, des participants au sommet international sur les villes intelligentes. "Pour construire une ville intelligente, l'Etat peut initier des projets, mais les investissements publics ne peuvent seuls les concrétiser. Faire appel au secteur privé qui peut également proposer des projets et les réaliser demeure indispensable. Or, la manière la plus rentable et avantageuse pour les deux parties demeure le partenariat public-privé permettant de développer ensemble des projets modernes et intelligents", a indiqué à l'APS, Christian Bardon, expert et opérateur dans le développement des villes intelligentes. Il s'exprimait en marge d'un panel dédié à la gouvernance et le partenariat public-privé dans les villes intelligentes tenu lors du sommet international sur les villes intelligentes qui s'est tenue mercredi à Alger en présence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Ce chef d'entreprise français, présent à travers plusieurs investissements dans des pays africains, a également expliqué que l'Etat peut être présent dans les villes intelligentes par les infrastructures de base (routes, réseaux...etc), mais "la grande part des projets initiés devraient revenir au secteur privé à travers des financements individuels ou des crédits accordés par l'Etat, car on peut réaliser des centaines de projets dans des périmètres restreints, donc, il doit y avoir une complémentarité entre les deux parties". Interrogé sur la façon d'attirer les investissements privés dans ce genre de projets, l'expert a insisté sur la "nécessité d'attribuer des avantages attractifs aux investisseurs", leur permettant d'avoir un retour sur investissement "plus rapide",et précisant que la présence de l'Etat ou du secteur public peut s'exprimer de "différentes manières et non pas uniquement à travers l'argent". "Les citoyens sont attirés par tout ce qui est moderne et innovant. Lorsque l'Etat veut réaliser des projets de ce genre, il lui suffit juste d'attribuer des locaux ou du foncier aux opérateurs privés pour concrétiser leurs investissements", a-t-il ajouté. M. Bardon, a dans ce sens, affirmé que dans ce genre d'investissements "tout le monde est gagnant", soulignant "qu'il faudra juste trouver les bons créneaux et les idées de projets qui permettent de transformer une ville classique en une ville intelligente". Présente au même panel, Mathilde Conon, manager en charge de l'innovation et les PME au sein d'un établissement français public-privé dédié à l'innovation pour la smart city, a par ailleurs, insisté sur le rôle des startups et les PME dans les projets de développement des villes intelligentes. Estimant que les startups renferment souvent des "jeunes dynamiques et pleins d'ambitions", Mme Conon a expliqué que "ces jeunes n'ont pas besoin de beaucoup de moyens et d'investissements, car ils ont juste besoin d'exprimer leur talent et leur savoir faire, à travers des startups innovantes". "Ils proposent des solutions intelligentes à des obstacles quotidiens dans nos villes à travers les réseaux internet ou des applications de smartphones, donc, leur rôle dans les projets de transformation des villes classiques en villes intelligentes est incontournable", a-t-elle ajouté. La même responsable a affirmé que "les startups et les PME proposent des projets qui développent les services qui construiront la ville intelligente de demain", tout en leur donnant de "la visibilité qui leur permet de s'imposer sur le terrain". Plusieurs panels ont été organisés dans le cadre des travaux de cet évènement, en lien avec les villes intelligentes, les réseaux internet et les applications data, la mobilité et les transports, ainsi que les startups et les écosystèmes d'innovation. Etalée sur deux jours, cette manifestation internationale, qui ambitionne d'être un espace d'échange d'expertises et expériences en matière de villes intelligentes, a pour objectif d'évaluer les stratégies mondiales de croissance des villes intelligentes. Plus de 40 pays et 15 institutions de renommée mondiale participent au sommet international des villes intelligentes (ou Smart Cities Global Technology and Investment Summit) avec la présence de plus de 4000 experts nationaux et étrangers.