La France soutient l'Union africaine (UA) dans les opérations menées en Afrique pour le maintien de la paix, a-t-on indiqué jeudi à l'Elysée, annonçant que la sécurité dans le continent sera un dossier dont abordera le président Emmanuel Macron avec les chefs d'Etat africains lors du sommet de Nouakchott. Le 31e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement africains, auquel le président français a été convié par le président du Rwanda, Paul Kagamé, qui assure la présidence de l'UA, se tiendra les 1er et 2 juillet à Nouakchott au cours duquel il est attendu un rapport sur le Sahara occidental. Le président français, a-t-on indiqué lors d'un briefing, entamera à cette occasion une visite en Mauritanie qui sera suivie d'une autre au Nigeria, où il sera question de sécurité, de lutte contre le terrorisme et de coopération bilatérale. Au sommet de l'UA, le président Macron abordera, le 2 juillet au cours d'un déjeuner avec ses homologues africains, le dossier de la lutte antiterroriste au Sahel en examinant les actions concourant à la stabilisation de cette région vulnérable. La France, a-t-on affirmé, "souhaite approfondir le débat sur la sécurité en Afrique et sur les opérations de maintien de la paix". Elle a salué l'effort de l'Union africaine dans les opérations de maintien de la paix, qu'elle qualifie d'"extrêmement important". "Nous soutenons cette logique des opérations de maintien de la paix en Afrique par les Africains", a-t-on affirmé, soulignant que la France souhaite établir avec l'Afrique une "relation renouvelée". Avec ses homologues du Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso et Mauritanie, le président Macron fera le point sur la force du G5-Sahel, en cours de déploiement pour lutter contre les groupes terroristes. Dans le cadre de l'implication de la France dans le G5 Sahel, le président Macron s'est déjà rendu au Mali, Niger et Burkina Faso, rappelle-t-on. Au sujet du financement de la force conjointe du G5 Sahel, qui cherche du soutien financier et politique, on reconnait au niveau de l'Elysée la lenteur accusée dans la concrétisation des promesses financières faites par des pays donateurs lors d'une conférence internationale organisée en février dernier à Bruxelles. "L'aide de l'Union européenne a été mise en place et les aides promises par les autres pays, comme celle de l'Arabie saoudite, commencent à se mettre en place", selon l'Elysée qui ne donne pas de détails sur ce sujet. En recevant à Paris en début du mois de juin le président nigérien Mahamadou Issoufou, président actuel du G5 Sahel, le président Macron avait exhorté, lors d'une conférence de presse conjointe, les pays donateurs ayant promis des contributions à matérialiser leurs engagements. "Le financement de l'Union européenne nous a permis de payer des primes et des équipements mais nous devons accélérer sur les autres engagements", avait-il dit. L'Elysée a estimé cependant qu'il y a un début "concret" de mise en œuvre de ces aides financières, précisant que "les primes pour les états-majors ont été versées avec effet rétroactif, des équipements sont attendus à la fin de l'été et d'autres à la fin de l'année". Concernant l'attitude des Etats-Unis vis-à-vis du G5 Sahel qui ont rejeté l'action multilatérale, notamment en matière de financement de maintien de la paix en Afrique, on a assuré que la France "va tout faire pour convaincre ce pays sur le plan des actions multilatérales".