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La Cnas déclare la guerre aux ordonnances de complaisance Le ministre du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale interpelle les médecins prescripteurs
La Caisse nationale des assurance sociales invite les médecins prescripteurs à participer à la sauvegarde du système de Sécurité sociale qui se heurte aujourd'hui à des difficultés financières sérieuses, d'où l'urgence de la mise en place des passerelles de coopération avec les partenaires de la Cnas, notamment avec les médecins. Dans cette optique, la Cnas a organisé, hier, la première rencontre avec les praticiens prescripteurs pour leur présenter la nouvelle approche de collaboration qui était limitée, jusque-là, aux pharmaciens d'officine. Les organisateurs de ce rendez-vous veulent, en fait, sensibiliser les professionnels de la santé, notamment les médecins, sur leur responsabilité dans la régulation des dépenses, tout en assurant une prise en charge de qualité du malade aux meilleurs coûts et en garantissant la pérennité du système de Sécurité sociale. Ils interpellent les médecins à cesser de prescrire des ordonnances et des congés maladie de complaisance, qui n'ont pas été sans conséquences sur la trésorerie de la Cnas. Le ministre du Travail a, d'ailleurs, avoué dans son intervention inaugurale que la Cnas connaît des problèmes financiers, et ce, pour de multiples raisons. Il préconisera alors une nouvelle approche de partenariat, en intégrant les praticiens prescripteurs dans l'équation de coopération de la Cnas. Il insistera sur une approche développée en amont avec les médecins et en aval avec les pharmaciens. "Il est temps de créer une synergie durable entre les médecins conseils et les médecins prescripteurs, et ce, pour améliorer la gestion des dépenses", lancera le ministre devant des médecins et des présidents des sociétés savantes et du président du Conseil de l'Ordre des médecins. Pour étayer ses propos, le ministre dressera une situation chiffrée sur la Caisse qui prend en charge plus de 90% de la population, soit 39 millions d'assurés et ayants droit. La facture des médicaments remboursés, qui était de 20 milliards de dinars en 2000, est passée à 212 milliards de dinars au 31 décembre 2017. Ce montant couvre plus de 64 millions d'ordonnances prises en charge par la Caisse. Il ajoutera que la part des dépenses liées aux indemnités journalières est de plus de 16,8 milliards de dinars, qui couvre plus de 14 millions de jours de congé de maladie des assurés. Sur un autre plan, il rappellera que le montant débloqué en 2018 par la Caisse au titre de forfait hôpital, qui assure la gratuité des soins, est de 80 milliards de dinars. Les organisateurs de cette journée tablent, surtout, sur le concours des sociétés savantes pour améliorer certaines pratiques médicales et changer le comportement de tous les acteurs concernés, notamment avec l'explosion des maladies non transmissibles ces dernières années. La courbe est inversée durant la dernière décade. Les maladies chroniques, notamment l'HTA, l'asthme et le diabète, sont les principales causes des dépenses. Les chiffres disponibles donnent froid dans le dos : la facture de la Cnas risque de se démultiplier encore, avec plus de 4 millions de diabétiques, deux millions d'asthmatiques et les hypertendus. D'ailleurs, les participants se sont interrogés sur le rôle des promoteurs de la prévention en Algérie pour prévenir les maladies chroniques qui ont coûté 137 milliards de dinars en 2017. Hanafi H.